«Ce que les Américains ont fait ici, c'est une décision unilatérale qui sort complètement du cadre du droit international», a déclaré ce 11 décembre le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, cité par les agences de presse Ria Novosti et TASS, à propos de la décision américaine de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
La question du statut du Sahara occidental oppose depuis des décennies Rabat aux indépendantistes sahraouis.
Le 10 décembre, l'administration américaine a annoncé qu'Israël et le Maroc avaient accepté de normaliser leurs relations dans le cadre d'un accord négocié avec l'aide des Etats-Unis. Dans le cadre de cet accord, le président américain Donald Trump a accepté de reconnaître la légitimité du Maroc sur le Sahara occidental.
Le Maroc a rapidement confirmé «reprendre» des «relations diplomatiques» avec Israël. Par ailleurs, le roi du Maroc Mohammed VI a déclaré que la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur la Sahara occidental par Washington était une «prise de position historique».
«Le Maroc a reconnu les Etats-Unis en 1777. Il convient donc de reconnaître leur souveraineté sur le Sahara occidental», avait de son côté tweeté Donald Trump.
Le Front Polisario promet de poursuivre les combats
Le indépendantistes sahraouis du Front Polisario ont quant à eux promis de poursuivre les combats au Sahara occidental. «Les combats se poursuivront jusqu'au retrait total des troupes marocaines d'occupation», a affirmé à l'AFP Mohamed Salem Ould Salek, ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée en 1976 par le mouvement indépendantiste.
Les discussions sous l'égide de l'ONU entre Rabat et le Front Polisario, qui réclame depuis des années un référendum d'autodétermination prévu par un accord conclu en 1991, sont interrompues depuis mars 2019.
Et, comme le rappelle l'AFP, le Polisario se dit «en état de guerre de légitime défense» depuis que les autorités marocaines ont envoyé le 13 novembre des troupes à l'extrême sud du Sahara occidental, pour chasser un groupe de militants indépendantistes qui bloquait depuis trois semaines la seule route vers la Mauritanie, dans la zone-tampon de Guerguerat.