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Facebook visé par une plainte aux Etats-Unis pour abus de position dominante

48 Etats et territoires américains ont attaqué Facebook en justice pour abus de position dominante. La procédure porte aussi sur la gestion des données personnelles et les pratiques commerciales du géant américain.

La Commission de la concurrence américaine (FTC) ainsi que les procureurs représentant 48 Etats et territoires du pays ont annoncé le 9 décembre avoir porté plainte contre Facebook, qu'ils accusent d'abuser de sa position dominante et de ses coffres bien remplis pour évincer la concurrence. De telles pratiques, arguent les autorités, nuisent aux consommateurs en leur laissant moins de choix et en amenuisant la protection de leurs données privées, et aux annonceurs en leur laissant peu d'alternatives pour placer leurs publicités.

«En utilisant les vastes ressources à sa disposition en termes de données et d'argent, Facebook a écrasé ou entravé ce que l'entreprise considérait comme des menaces potentielles», a justifié la procureur générale de l'Etat de New York, Letitia James, qui emmène la procédure, lors d'une conférence de presse. Ce faisant, le groupe «réduit les choix des consommateurs, étouffe l'innovation, dégrade la protection de la vie privée de millions d'Américains», a-t-elle estimé.

Les rachats d'Instagram et WhatsApp pointés du doigt

Les autorités reprochent particulièrement à Facebook les rachats de l'application Instagram, en 2012 pour un milliard de dollars, et de la messagerie WhatsApp, en 2014 pour 22 milliards de dollars. Elles s'en prennent aussi aux conditions imposées par Facebook aux développeurs de logiciels. La FTC demande en conséquence à la justice d'éventuellement forcer Facebook à revendre Instagram et WhatsApp.

L'agence veut aussi que le groupe de Mark Zuckerberg cesse de contraindre les développeurs à accepter certaines conditions et lui demander son feu vert pour toute opération de rachat. Les procureurs réclament pour leur part d'être prévenus de toute acquisition supérieure à 10 millions de dollars que le réseau social voudrait faire.

Le premier réseau social mondial a toujours rejeté les accusations de monopole, arguant que les consommateurs avaient beaucoup de choix pour interagir sur le web. Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) sont d'une façon générale dans le collimateur des autorités américaines, qui les soupçonnent de profiter de leur position dominante pour écraser leurs concurrents.

Onze Etats ont ainsi lancé une procédure mi-octobre contre Google, accusant le groupe d'abuser d'une quasi-hégémonie avec son moteur de recherche. Des accusations similaires avaient été lancées à la fin des années 1990 contre le groupe informatique Microsoft. Après près de trois ans de procédure, le département de la Justice n'était toutefois pas parvenu à démanteler la firme.