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Crise politique en RDC : des incidents entre députés éclatent au Parlement

Des incidents ont éclaté au Parlement à Kinshasa au lendemain de l'annonce par le chef de l'Etat congolais de la fin de la coalition au pouvoir. Des députés ont pénétré dans l'enceinte et détruit des pupitres.

Ce 7 décembre, un jour après l'annonce par le chef de l'Etat congolais Félix Tshisekedi de la fin de la coalition au pouvoir, la séance plénière de l'Assemblée a été émaillée d'incidents.

«Une plénière a été convoquée pour 13h00. Des députés ont débarqué dans la salle et ont commencé à détruire des pupitres», a déclaré à l'AFP une source dans l'entourage de la présidente de l'Assemblée nationale, qui accuse des élus du parti du président de la République démocratique du Congo. Une vidéo immédiatement partagée sur les réseaux sociaux montre des pupitres renversés sur la tribune.

Tout le mobilier de la tribune – tables et chaises – a en effet été cassé, a constaté un journaliste de l'AFP. «A l'instant, à l'Assemblée, des députés qui s'opposent à ce que le bureau de Jeanine Mabunda (la présidente de l'Assemblée) préside la plénière du jour», a indiqué la radio TopCongo en publiant cette vidéo sur son compte Twitter.

Le président Tshisekedi rompt avec l'ancienne majorité parlementaire 

La République démocratique du Congo «ne peut pas se permettre une crise institutionnelle grave», a affirmé le 7 décembre devant le Conseil de sécurité l'émissaire de l'ONU pour ce pays, Leila Zerrougui, en mettant en garde contre les conséquences de la crise actuelle si elle devait durer. Si «cette situation politique délicate persistait, [elle] pourrait avoir des répercussions sérieuses sur la situation économique et sécuritaire du pays», a averti la représentante de l'ONU par vidéo lors d'une réunion prévue de longue date du Conseil de sécurité.

Le président Tshisekedi a annoncé le 6 décembre la fin de la coalition au pouvoir qu'il formait avec la majorité parlementaire de son prédécesseur Joseph Kabila. Le chef de l'Etat a ajouté qu'il souhaitait rechercher une nouvelle majorité à l'Assemblée nationale, faute de quoi il se réservait la possibilité de dissoudre la chambre basse.

Selon le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, les décisions «unilatérales» du chef de l'Etat «violent gravement la Constitution». Le FCC rappelle qu'il avait «une majorité absolue issue des élections de 338 députés sur 500» début 2019 après le scrutin de décembre 2018 et l'accord de coalition.

«La majorité de Joseph Kabila ne s'est pas effritée. Elle est là», a déclaré à des journalistes un député FCC, Didi Manara.