Selon le porte-parole des Gardiens de la révolution islamique, le général Ramezan Sharif, l'assassinat du physicien Mohsen Fakhrizadeh survenu le 27 novembre dernier près de Téhéran, impliquait des équipements électroniques sophistiqués et contrôlés par liaison satellite. «L'assassinat d'un scientifique dans la rue avec un appareil satellite ne peut pas nuire à notre sécurité», a-t-il souligné dans des propos rapportés le 6 décembre 2020 par les médias iraniens, dont l'agence de presse iranienne Mehr.
Cité ce 6 décembre par Mehr, le commandant en chef adjoint des Gardiens de la Révolution, le contre-amiral Ali Fadavi, a également défendu cette version des faits, précisant qu'une mitrailleuse contrôlée par satellite avec l'assistance d'une «intelligence artificielle» avait été utilisée pour assassiner le scientifique iranien.
L'arme automatique, juchée sur un pickup, «était équipée d'une intelligence artificielle pour viser le martyr Fakhrizadeh», a-t-il ainsi déclaré, notant qu'elle s'était «focalisée sur le visage du [scientifique] d'une façon telle que sa femme, qui se trouvait à seulement 25 centimètres, n'a pas été touchée par une balle». Ali Fadavi a en outre indiqué que le chef de la sécurité du scientifique avait reçu quatre balles «lorsqu'il s'est jeté» sur ce dernier pour le protéger. Et de rappeler : «Aucun terroriste ne se trouvait sur les lieux.»
Le convoi de véhicules blindés de Mohsen Fakhrizadeh se dirigeait vers Absard, à l'est de Téhéran, lorsqu'il a été attaqué le 27 novembre. Selon l'agence Fars, la voiture en tête du convoi de trois véhicules blindés assurant la sécurité du scientifique avait quitté sa position afin de procéder à des contrôles de sécurité et de préparer l’arrivée de Mohsen Fakhrizadeh et de sa femme dans leur maison d’Absard, à l’est de Téhéran. Quelques instants plus tard, la voiture où se trouvait le couple a été touchée par des balles. Mohsen Fakhrizadeh serait alors descendu en pensant que le bruit avait été provoqué par un accident, un problème mécanique ou un obstacle sur la route. Une fois à l'extérieur, Mohsen Fakhrizadeh a été touché par des balles tirées par arme télécommandée depuis «une Nissan stationnée à 150 mètres».
Israël serait derrière cet assassinat, selon Téhéran
Dès le lendemain de l'assassinat du chercheur nucléaire, les autorités iraniennes ont accusé Israël d'être derrière ce meurtre. Le président Hassan Rohani a assuré que l'Etat hébreu souhaitait semer le «chaos», et a promis que la mort de Mohsen Fakhrizadeh serait vengée «en temps et en heure». Il a ajouté qu'Israël avait agi en «mercenaire» des Etats-Unis.
Contacté par l'AFP, un porte-parole du Premier ministre israélien s'est refusé à tout commentaire. Le ministre israélien du Renseignement, Eli Cohen, a pour sa part assuré que le gouvernement n'avait aucune idée de l'auteur du meurtre de Mohsen Fakhrizadeh, ajoutant que son assassinat était bénéfique pour le Moyen Orient et le monde, le physicien iranien participant selon lui «activement à la création d'une arme nucléaire».
L’Iran a toujours nié chercher à militariser sa recherche nucléaire, affirmant que celle-ci se limitait au domaine civil.