International

Un tweet polémique d'un responsable chinois accable l'armée australienne

Twitter a rejeté mardi la demande du gouvernement australien de supprimer un photo-montage, émanant d'un représentant de Pékin, à charge contre les militaires australiens.

Le réseau social américain Twitter a refusé mardi 1er décembre de supprimer un tweet d'un responsable chinois, visant les troupes australiennes, à la demande du gouvernement australien.

Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a suscité lundi l'indignation de Canberra en postant un photo-montage dans laquelle un homme, habillé en soldat australien, tient un couteau plein de sang contre la gorge d'un enfant afghan. 

Lundi 30 novembre, le Premier ministre australien Scott Morrison avait qualifié l'image publiée sur Twitter d'«extrêmement répugnante». Il a appelé le réseau social à la retirer et la Chine à présenter ses excuses.

Twitter a affirmé avoir signalé ce tweet comme étant «sensible», avant d'ajouter que les commentaires sur des questions politiques d'actualité ou des «déclarations menaçantes en matière de politique étrangère», provenant de comptes officiels des gouvernements n'enfreignaient généralement pas son règlement.

Cette affaire intervient quelques jours après la publication d'un rapport sur des crimes de guerre qui auraient été commis par des soldats australiens en Afghanistan entre 2005 et 2016.

Certains pays ont également fait part de leur inquiétude à la suite de la publication de ce tweet. 

«L'image qui a été utilisée ne correspond pas aux faits, elle n'est pas une image authentique, donc nous en avons fait part directement aux autorités chinoises», a déclaré à la presse la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern.

Le ministère français des Affaires étrangères a considéré ce tweet comment n'étant «pas digne des méthodes qu'on est en droit d'attendre de la diplomatie d'un pays comme la Chine». 

«L’image publiée est particulièrement choquante et le commentaire est tendancieux et insultant pour tous les pays dont les forces armées sont ou ont été engagées en Afghanistan depuis près de vingt ans», a-t-il ajouté. Rappelons que les militaires français sont intervenus en Afghanistan durant treize ans, de fin 2001 à 2014. 

Kaboul a aussi soutenu le gouvernement australien en indiquant dans un communiqué «travailler conjointement» avec Canberra pour enquêter sur les soupçons qui pèsent sur l'armée  australienne, ajoutant néanmoins que la Chine comme l'Australie sont deux «acteurs clés» du processus international de paix en Afghanistan.

De son côté, un porte-parole de l'ambassade de Chine à Canberra a accusé l'Australie d'en faire trop au sujet de cet incident. Il a dénoncé «la rage et le rugissement de certains hommes politiques et médias australiens». Selon lui, il ne s'agit de «rien d'autre qu'une mauvaise interprétation», qu'une réaction «excessive au tweet de M. Zhao». 

Selon l'agence de presse Reuters, les relations entre l'Australie et la Chine se seraient dégradées depuis que Canberra a demandé en avril 2020 l'ouverture d'une enquête sur les origines de la pandémie due au coronavirus.