Le 28 novembre, les autorités iraniennes ont accusé Israël d'être derrière l’assassinat du savant atomiste iranien Mohsen Fakhrizadeh, tué la veille près de Téhéran. Le président Hassan Rohani a assuré que l'Etat hébreu souhaitait semer le «chaos», et a promis que la mort de Fakhrizadeh serait vengée «en temps et en heure». Il a ajouté qu'Israël avait agi en «mercenaire» des Etats-Unis.
«Une fois de plus, les mains impitoyables de l'arrogance mondiale, avec le régime sioniste usurpateur comme mercenaire, sont souillées du sang d'un fils de cette nation», a dénoncé le président iranien dans un communiqué officiel.
Mohsen Fakhrizadeh, 59 ans, est mort durant une attaque au véhicule piégé suivie de tirs contre sa voiture, a annoncé le 27 novembre le ministère de la Défense iranien. Il a précisé que la victime était à la tête de son département recherche et innovation. Il était notamment chargé de la défense antiatomique.
Au Parlement, les députés ont signé à l’unanimité le 29 novembre un appel à venger le scientifique. Ils prônent l’adoption d’une loi qui permettrait à l'Iran de mettre fin à l’autorisation donnée à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d’inspecter ses installations nucléaires.
La déclaration des membres du Majlis (le Parlement iranien) a été lue devant les représentants le 29 novembre. Elle stipule qu'«une telle atrocité entraîne une immédiate et regrettable réponse» et propose «une relance de la brillante industrie nucléaire du pays en mettant fin à son adhésion volontaire au Protocole additionnel». Le porte-parole du Parlement Mohammad-Baqer Qalibaf a appelé à mettre en place «une réponse forte» à ce que l’Iran considère comme un assassinat.
Fakhrizadeh accusé d'être le chef d'un programme nucléaire militaire
Mohsen Fakhrizadeh avait été accusé en avril 2018 par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'être le chef d'un programme nucléaire iranien à visée militaire dont l'Iran a toujours nié l’existence.
Sa dépouille a été honorée lors d'un service religieux dans un sanctuaire chiite de premier plan dans la ville sainte de Machhad. Elle a été conduite près du mausolée de l'Imam-Réza. Le ministère de la Défense iranien affirme que le corps doit être transféré à Qom, dans le centre du pays pour la tenue d’une cérémonie dans un lieu saint chiite, avant l'enterrement annoncé pour le 30 novembre, qui aura lieu après un hommage au mausolée de l’Imam Khomeini à Téhéran.
Les Etats-Unis sortis de l'accord sur le nucléaire iranien en 2018
Cet événement se produit quelques semaines avant la probable arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche après l'annonce de sa victoire par les médias américains. Ce dernier dit vouloir réintégrer les Etats-Unis au sein de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015. Celui-ci prévoit la limitation du programme nucléaire iranien, son cantonnement au domaine civil, une levée des sanctions internationales contre l’Iran ainsi qu’un renforcement des contrôles de l’AIEA.
Donald Trump a sorti unilatéralement son pays de ce pacte en 2018 afin d’exercer une «pression maximale» contre Téhéran, mettant en place des sanctions ayant plongé l'économie iranienne en récession et poussé l'Iran à cesser d'appliquer la plupart des engagements pris à Vienne.