L’organisation fondée par Julian Assange a donc révélé ce vendredi le Intellectual Property Rights Chapter du TTP sur son site web. Le chapitre controversé régule par exemple les libertés civiles, les brevets biologiques, l’accès aux médicaments, ou encore les services Internet dans les pays signataires.
Peter Maybarduk, directeur de programme de l’association Public Citizen’s Global Access to Medicines, qui se bat pour l’accès de la médecine au plus grand nombre, estime que «les nouveaux droits de monopole pour les grosses firmes pharmaceutiques compromettraient l’accès aux médicaments dans les pays signataires. Le TTP coûterait des vies». En effet, le traité autoriserait «de grandes entreprises pharmaceutiques à demander des taux de remboursement plus élevés pour leurs médicaments aux Etats-Unis et à l’étranger au détriment du consommateur», estime le New York Times. D'autres secteurs sont également concernés par le TTP, qui vise en fait à abolir les droits de douane sur les biens, les services, la propriété intellectuelle, ou encore les contrats gouvernementaux.
L'accord a été signé plus tôt dans la semaine mais n’a toujours pas été rendu public, l’administration US invoquant des raisons techniques. Pour rappel, le texte est un traité de libre-échange entre les Etats-Unis et 11 économies d’Asie Pacifique, représentant pas moins de 40% du PIB mondial. Le TTP avait soulevé de nombreuses critiques, et ce même aux USA, où Hillary Clinton l'avait elle-même dénoncé après en avoir vanté les mérites lorsqu'elle était secrétaire d'Etat en 2012, le qualifiant d’«étalon-or» pour l’économie américaine.