«Le ministre américain de la Défense Ash Carter a ordonné au ministère de fournir équipement et armes à un groupe restreint de leaders et leurs unités pour que dans quelques temps ils puissent avancer dans les territoires toujours contrôlés par Daesh», a annoncé le porte-parole du Pentagone Peter Cook.
Auparavant, il s'agissait de former des unités d'infanterie, et maintenant Washington réfute cette idée et veut «évoluer vers un modèle qui va procurer plus de capacités de combat».
Plus tôt, sous le couvert de l'anonymat, un responsable du Pentagone a fait savoir que le recrutement des «rebelles syriens modérés» qui reçoivent un entraînement en Jordanie, en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis touchera bientôt à sa fin.
Selon le responsable, un centre beaucoup plus petit sera ouvert en Turquie où un certain nombre de combattants, majoritairement les leaders des groupes d’opposition, seront formés à des manœuvres opérationnelles, comme l’identification et la localisation de cibles, pour déclencher des raids aériens.
Washington «n'est pas heureux»
A la suite de la publication de l'article, le ministre américain Ashton Carter a dit pendant une conférence de presse avec son homologue britannique, vendredi à Londres qu’il «n’était pas heureux des premiers efforts» de ce programme de 500 millions de dollars en ajoutant que Washington «a envisagé plusieurs options».
«Je pense que vous entendrez très bientôt le commentaire du président Obama sur ces propositions qu’il a approuvées et sur nos prochaines actions», a dit Carter lors de sa rencontre avec Michael Fallon.
Qu'en est-il du budget?
Cette nouvelle est apparue un jour seulement après la ratification, mercredi, du nouveau budget américain pour 2016 par le Sénat américain. Ce budget consacre 600 millions de dollars à un programme d’aide aux rebelles syriens «approuvés», c’est-à-dire combattant à la fois le gouvernement de Damas et Daesh.
Comme cela figure dans la section 1225 du document, 531,5 millions sont prévus pour équiper et entraîner des combattants sur place. Les 25,8 millions et 42,8 millions restants iraient respectivement à l’armée américaine et aux forces aériennes afin de couvrir leur frais de participation.
On ne sait pas, pour l’instant, à quoi sera alloué cet argent et si l’entraînement cessera. Sera-t-il destiné à d’autres opérations ou aux armes pour les rebelles? Mais Obama n’ayant pas encore signé ce projet de loi, on peut encore s’attendre à des modifications.
Fortement critiqué
Mais ce programme suscite depuis longtemps de nombreuses critiques. En septembre, un général avait indiqué au Congrès que seulement «quatre ou cinq» rebelles entraînés par les Etats-Unis luttaient toujours sur le terrain ce qui avait poussé le sénateur Jeff Sessions a qualifier ce programme d’«échec total».
Le porte-parole de la Maison-Blanche a lui-même reconnu que ce petit nombre de rebelles «certainement suscit des questions légitimes sur le type des modifications […] pour améliorer le programme».
Allez plus loin : https://francais.rt.com/international/7298-rebelles-syriens-usa-capture-trahison
Le programme d’entraînement a connu plusieurs revers. Le premier groupe de recrues entraînées s’est dissous peu de temps après avoir été envoyé au combat alors que certains ont été capturés ou tués. Le second groupe n’a fourni qu’un petit nombre de combattants. Le plan original, élaboré en 2014, prévoyait 5 400 combattants la première année et 15 000 au cours des trois années suivantes.