Les partisans de l'opposition biélorusse sont descendus dans la rue le 15 novembre pour une nouvelle manifestation contre le président Alexandre Loukachenko suite à la mort d'un opposant qui avait été interpellé par la police. Les forces de l'ordre ont commencé à disperser la manifestation à Minsk quasi immédiatement après son début à 12h (9h GMT), en utilisant notamment des grenades assourdissantes et du gaz lacrymogène, selon les médias locaux.
Selon la chaine Telegram du média d'opposition Nexta, au moins 342 personnes ont été interpellées par la police. Sur les réseaux sociaux, il a été fait état d'échauffourées avec la police antiémeutes dans certaines cours d'immeubles, photographies à l'appui.
«Loukachenko a utilisé du gaz, des grenades et des armes à feu contre les protestataires. Beaucoup de blessés. Dévastée», a réagi sur Twitter l'opposante, Svetlana Tikhanovskaïa depuis la Lituanie.
La mort de Roman Bondarenko comme point de crispation
Avant la manifestation, une quinzaine de stations de métro ont été fermées et le réseau mobile connaissait des coupures, selon une journaliste de l'AFP. Cette manifestation fait suite à celle du 13 novembre, lorsque des milliers de personnes avaient protesté en hommage à un opposant décédé après son interpellation dans ce pays secoué par une vague de contestation inédite depuis la présidentielle controversée du 9 août.
Roman Bondarenko, 31 ans, a été arrêté par la police le 11 novembre après une altercation entre des habitants et des hommes masqués qui retiraient des rubans rouges et blancs (les couleurs de l'opposition) accrochés dans une cour d'immeuble de Minsk. Souffrant de lésions cérébrales, il est mort le lendemain dans un hôpital, sur fond de lourds soupçons de passage à tabac lors de sa détention.
Svetlana Tikhanovskaïa avait appelé à rendre hommage à un «homme qui a été tué car il voulait vivre dans un pays libre».
Le président Alexandre Loukachenko a présenté le 13 novembre ses condoléances et ordonné une enquête «honnête et objective» sur les circonstances de la mort de Roman Bondarenko. Depuis le début de la contestation, au moins quatre personnes sont mortes lors de manifestations ou après leur interpellation.