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Cessez-le-feu: les forces de la paix russes ont pris position autour de la capitale du Haut-Karabagh

Après le corridor de Latchin, les forces de la paix russes ont pris position autour de Stepanakert, pour surveiller la bonne application de l'accord de cessation des hostilités au Haut-Karabagh, conclu entre la Russie, l'Azerbaïdjan et l'Arménie.

Les forces de paix russes ont pris position ce 13 novembre au matin sur les abords de Stepanakert, capitale du Haut-Karabagh. Leur objectif : veiller au respect de l'accord de fin des hostilités signé entre Erevan et Bakou, sous l'égide de Moscou. Et, ici précisément, surveiller les accès à la ligne de contact entre les forces arméniennes et l'armée azerbaïdjanaise.

Des dizaines de militaires et au moins trois engins blindés ont été déployés sur un check-point à la sortie sud-ouest de la ville sous contrôle des forces arméniennes, sur la route menant à la localité voisine de Chouchi, à une dizaine de kilomètres de là, conquise la semaine dernière par les forces azerbaïdjanaises.

Le drapeau russe flottait sur la position, où des militaires arméniens aidaient au contrôle des véhicules, rapporte l'AFP. «On contrôle les passeports, on s'assure qu'il n'y a pas d'armes dans les véhicules, on ne bloque pas», a expliqué à l'agence l'un des militaires russes.

Cinq kilomètres plus au sud, sur cette même route, un autre point de contrôle russe, avec engins blindés, était déployé. Toujours selon l'AFP, la situation était calme dans tout le secteur, militaires russes et arméniens discutant de façon tout à fait détendue. Certains des occupants des véhicules contrôlés donnaient même des provisions, un pain, des confiseries ou des cigarettes, aux soldats russes, arborant sur leurs uniformes et leurs véhicules blindés des drapeaux frappés de lettre jaune, MC, acronyme de «forces de paix» en russe.

Un centre d'intervention humanitaire

Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine a signé un décret pour créer un centre d'intervention humanitaire pour le Haut-Karabagh, a rapporté ce 13 novembre le service de presse du Kremlin.

Ce centre comprendra des représentants du ministère russe de la Défense civile, des urgences et de l'élimination des conséquences des catastrophes naturelles, du ministère russe des Affaires étrangères, du Service fédéral de sécurité russe ainsi que des représentants de autres organes fédéraux. Le ministère de la Défense est chargé de résoudre les problèmes d'organisation et autres liés à la création et aux activités de ce centre, détaille le document.

Ce 13 novembre également, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a fait savoir que Moscou était «en contact avec les organisations internationales chargées des questions humanitaires [...] le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, ainsi que le Programme des Nations unies pour le développement.» 

Sous l'égide de la Russie, l'Azerbaïdjan et l'Arménie ont signé, le 9 novembre au soir, un accord de cessation des combats dans le Haut-Karabagh, après plus d'un mois d'affrontements meurtriers et plusieurs tentatives de médiations internationales. Dans la foulée, le ministère russe de la Défense avait annoncé, dans la nuit du 9 au 10 novembre, l'envoi d'une mission de maintien de la paix composée de 1 960 militaires, 90 véhicules blindés de transport de troupes, ainsi que 380 unités de véhicules et d'équipements spéciaux le long de la ligne de contact au Haut-Karabagh, et le long du couloir de Lachin. 

Le 11 novembre, les forces de la paix russes annonçaient s'être déployées dans le corridor de Latchin, le cordon ombilical reliant l'Arménie à la région disputée du Haut-Karabagh – les Nations unies considèrent que cette région, majoritairement peuplée d'Arméniens, fait partie intégrante du territoire azéri.