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En s’appuyant sur les «preuves» d’Internet, le site Bellingcat publie sa propre enquête sur le MH17

Le site Internet britannique Bellingcat, connu pour ses enquêtes imprécises, a mené sa propre investigation sur le crash du MH17. Les résultats sont comme toujours à charge contre la Russie et ne se basent que sur des «preuves» glanées sur Internet.

Il reste une semaine avant la publication des résultats de l’enquête officielle sur les circonstances du vol MH17de Malaysia Airlines, mais pour Bellingcat, qui se base sur des vidéos YouTube et des photos partagées sur les réseaux sociaux, le coupable est tout trouvé – la Russie et les forces antigouvernementales du Donbass. 

Quelles sont donc les preuves présentées par le site ? Par exemple, des vidéos incluant les conversations présumées des commandants des forces autoproclamées de Donetsk. Des vidéos publiées par le Service de sécurité de l'Ukraine, bien sûr. En fait, toute information présentée comme probante provient du côté ukrainien ou des médias et des organisations occidentaux.

Il présente également des preuves se basant sur «une fumée» au-dessus d’un champ quelconque, ce que les auteurs ne manquent pas d’affirmer qu’il s’agit ni plus ni moins du lieu de lancement d’un missile Bouk. Selon ces investigateurs en ligne, l’heure des événements est confirmée par l’ombrage des arbres voisins.

En ce qui concerne les versions différentes présentées par d’autres experts – comme par exemple l’entreprise russe de défense et d’armement Almaz-Antei, productrice du missile présumé – elles sont fustigées et considérées comme «falsifiées», tout comme celles du ministère russe de la Défense.

Des Internet-enquêtes

Ce n’est pas la première fois que ce site présente des accusations basées sur ces «preuves». Elliot Higgins, propriétaire de ce site et ex-financier britannique, est devenu célèbre et a gagné l’attention des médias populaires après son analyse des armes dans le conflit syrien malgré son absence d’expérience dans le domaine.

Il a même confié que tout ce qu’il savait sur les armes provenait des films avec Arnold Schwarzenegger et Rambo. Ses moyens d’enquête de prédilection sont YouTube et Google Earth, utilisés dans ce rapport et dans le rapport du 31 mai accusant la Russie d’avoir falsifié des photos depuis un satellite qui accusaient l’armée ukrainienne du crash.

Les médias occidentaux pensaient alors avoir trouvé le scoop en or qu’ils cherchaient…

Mais, apparemment, ils se sont un peu trop précipités. Bellingcat a fondé ses accusations sur un programme d’analyse de photos. Son promoteur a fustigé Higgins en déclarant qu’il a fourni le meilleur exemple «de ce qu’il ne faut pas faire d’une analyse de photos».

Le titre allemand Der Spiegel avait ensuite présenté ses excuses pour avoir pris le rapport de Bellingcat pour argent comptant, publiant également une interview condamnant à l’aide un expert les assertions du pseudo site d’enquête, qui a confirmé que «ce que Bellingcat fait, c’est lire dans les feuilles de thé». Le logiciel «Error Level Analysis» [le programme d’analyse de photos] est une méthode utilisée par des amateurs», a-t-il déclaré.

Des rapports manipulés par des limiers de salon

L’analyste de défense et de sécurité Richard Galustian, qui a travaillé dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord pendant 40 ans, a dit à RT que le fondateur de Bellingcat, Elliot Higgins ne peut pas être pris en sérieux car il se fonde sur les réseaux sociaux «manipulés» qu’on ne peut pas vérifier.

«Il a tout d’un escroc. Un drogué d’Internet qui pour des raisons ridicules «se vend» comme un expert… Il fait partie d’une nouvelle génération de cyber-limiers de salon qui utilisent des information open source sur les réseaux sociaux pour recueillir l’information sur le terrain», a déclaré Galustian.

Selon lui, les tentatives répétées d’Elliot Higgins d’essayer de prouver que la Russie est derrière le crash du MH17 en Ukraine sont fausses et révèlent son parti pris antirusse. «Ce que Higgins ne dit pas, comme en Ukraine, c’est que les médias sociaux peuvent être manipulés», a souligné l’expert en ajoutant que «les pouvoirs occidentaux, en particulier les Etats-Unis et les analystes de salon utilisent les informations de Bellingcat dans leurs articles. C’est ridicule qu’ils le prennent au sérieux».