«J'ai fait mon choix : je présente ma démission.» Une déclaration lapidaire qui met un terme à l'affaire. Enfin presque. Si la polémique liée à ses notes de frais a eu de raison de lui, Ignazio Marino laisse tout de même entrouverte une porte de sortie. Il dispose en effet de vingt jours pour revenir sur sa décision.
Un délai qu’il mettra à profit pour voir s’il est possible de «reconstruire les conditions politiques» pour rester en place, lui qui a été lâché par son Parti démocrate (PD), y compris le chef du gouvernement, Matteo Renzi.
Une fois le délai dépassé, le préfet de la ville éternelle devra nommer un commissaire pour gérer la ville en attendant de nouvelles élections. Elles devraient intervenir au printemps prochain.
Une tentative de faire amende honorable qui aura tourné court
Plus tôt dans la journée, le maire avait mis en ligne un communiqué sur sa page Facebook. Il annonçait avoir remboursé les 20 000 euros de notes de frais en cause et tentait de se défendre : «Avec ce geste, je veux tirer un trait sur les polémiques inutiles et surréalistes de ces derniers jours, qui ne font aucun bien à Rome.»
Il avait une nouvelle fois assuré qu'il ne s'agissait que de dîners ou de déjeuners professionnels. Mais la presse italienne ne semblait pas prête, elle, à relâcher la pression. Certains médias italiens ayant décidé de décortiquer tous ces frais de bouche afin de traquer la faute: à savoir le repas en amoureux...payé avec la carte bleue de la ville ! Un «Dinergate» qui a finalement provoqué la démission de cet ex-chirurgien spécialiste des greffes d'organes.
Des casseroles comme s’il en pleuvait
L’homme a pourtant déjà essuyé, depuis son élection, de nombreuses attaques médiatiques.
Accusé d'avoir utilisé sa Fiat Panda personnelle sans permis valide dans le centre historique de Rome, Ignazio Marino a aussi été vivement critiqué pour avoir banni les voitures de la grande avenue longeant les forums antiques et d'avoir limité les terrasses des restaurants sur les places ou trottoirs.
En revanche, le maire de Rome n'a pas été impliqué dans le scandale de «Mafia capitale», le plus plus gros ayant jamais atteint la ville éternelle et qui a révélé un vaste réseau de corruption impliquant des élus de tous bords, dont l'ancien maire de droite.
Ignazio Marino est devenu si impopulaire que le présentateur de Radio Capital à Rome a proposé ironiquement jeudi d'énumérer tout ce que l'on pourrait reprocher au maire de Rome. Liste à laquelle le pape François pourrait également participer...il faut dire que les relations entre le Saint Siège et l'élu sont loin d'être au beau fixe !
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