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L'Autriche ferme deux «mosquées radicales» et suspend le chef de la lutte anti-terroriste

Quatre jours après l'attentat perpétré à Vienne par un individu «qui se sentait proche de Daesh», le gouvernement autrichien a ordonné la fermeture de «mosquées radicales» et le responsable de la lutte antiterroriste dans la capitale a été suspendu.

Le 6 novembre, le ministère de l'Intérieur autrichien a annoncé que le gouvernement avait ordonné la fermeture de deux «mosquées radicales» que fréquentait l'auteur de l'attentat qui a fait quatre mots à Vienne, quatre jours après ce dernier.

L'assaillant autrichien de 20 ans, dont les parents sont originaires de Macédoine du Nord, avait été condamné à de la prison en avril 2019 pour avoir essayé de rejoindre les rangs des combattants djihadistes en Syrie. Il avait été relâché en décembre 2019, de manière anticipée. Il «se sentait proche de Daesh», selon le ministre de l’Intérieur autrichien Karl Nehammer.

«Le Bureau des Cultes a été informé par le Ministère de l'Intérieur que le tueur fréquentait régulièrement depuis sa sortie de prison deux mosquées de Vienne», a expliqué la ministre des Cultes et de l'Intégration, Susanne Raab, lors d'une conférence de presse. «Selon les services de renseignement, la visite de ces mosquées a contribué à radicaliser l'assaillant», a-t-elle ajouté.

Cette défaillance des services autrichien a également entraîné la suspension du responsable viennois de la lutte antiterroriste.

Sebastian Kurz en guerre contre l'«islam politique», un «danger» pour le mode de vie européen

Dans un communiqué, l'IGGÖ, la principale organisation représentant les musulmans, qui gère 360 mosquées, a confirmé avoir procédé à la fermeture d'un lieu de culte qui «violait sa doctrine». «La liberté est un bien précieux dans notre pays, que nous devons protéger contre les abus, y compris quand ils émanent de nos rangs», a commenté son président Ümit Vural.

Au lendemain de l'attentat qui a fait quatre morts en plein centre de la capitale, le chancelier conservateur Sebastian Kurz avait affiché sa détermination à lutter contre l'«islam politique», une «idéologie» qui représente un «danger» pour le «modèle de vie européen».

Dans la foulée, la police avait procédé à l'interpellation de 16 hommes, dont certains déjà connus de la justice pour des infractions à caractère terroriste. Six de ces suspects ont été remis en liberté, a indiqué vendredi 6 novembre à l'AFP la porte-parole du parquet, Nina Bussek, les soupçons les concernant n'ayant pas été étayés.

Le responsable de la lutte antiterroriste suspendu

Le chef de la police de Vienne Gerhard Pürstl a annoncé ce 6 novembre que le responsable de la lutte antiterroriste à Vienne (LVT) Erich Zwettler avait été suspendu. Selon Gerhard Pürstl, Erich Zwettler lui aurait demandé «de le suspendre de ses fonctions parce qu'il ne veut pas faire obstacle à l'enquête».

Cette décision intervient après des révélations de manquements dans la surveillance de l'assaillant qui a été signalé par le renseignement slovaque, a bénéficié d'une remise de peine après avoir tenté de rejoindre la Syrie et est passé par un programme de déradicalisation manqué.