La situation sanitaire en Ukraine devient de plus en plus préoccupante et suscite une grande inquiétude des autorités du pays. «Nous avons franchi le point de non-retour et sommes proches d'une catastrophe», a déclaré Maksym Stepanov, ministre de la Santé ukrainien, lors d'un discours devant les députés le 3 novembre, prévenant que «le pire est à venir».
«En cas de la saturation à 100% des lits, nous serons contraints de trier» les patients pour soigner «en priorité ceux qui ont les meilleurs chances de survie», a-t-il ajouté.
Le nombre de nouveaux malades ne cesse d'augmenter en Ukraine avec un nouveau record ce jeudi 5 novembre de 9 850 cas recensés en 24 heures, sur une population de près de 40 millions de personnes. Cette ex-république soviétique dont le système de santé publique est délabré dispose actuellement de plus de 52 000 lits d'hôpital pour les malades du Covid-19 mais plus de 67% sont déjà occupés, selon le ministère de la Santé.
Très critiqué pour sa gestion de l'épidémie par l'opposition qui exige son remplacement, Stepanov a mis en cause la «négligence flagrante» de ses compatriotes vis-à-vis des mesures de prévention, essentiellement, le port du masque et la distanciation.
Pour pallier le manque de personnel, le ministère de la Santé cherche à engager des médecins stagiaires et étudiants, a souligné le ministre. Des médias ukrainiens rapportent des cas de démissions massives de soignants à cause du manque de moyens de protection, d'une charge de travail accrue et de salaires largement insuffisants.
Les autorités ont créé un fond spécial destiné à la lutte contre le coronavirus. Mais sur environ 840 millions d'euros dépensés, presque la moitié, selon plusieurs médias, a été utilisée pour la réparation des routes ukrainiennes, souvent en très mauvais état, dans le cadre d'un projet parrainé par le présidence.
A ce jour, plus de 430 000 cas de coronavirus, dont plus de 7 900 décès ont été officiellement recensés dans ce pays, un des plus pauvres en Europe.