Comme le veut la tradition aux Etats-Unis, plusieurs Etats américains ont organisé des référendum en parallèle de l'élection présidentielle du 3 novembre 2020. C'est ainsi que des Etats ont voté pour assouplir leur législation sur les stupéfiants. Et c'est l'Oregon qui a franchi le pas le plus... stupéfiant. La possession de drogues dites «dures» pour usage personnel vient d'y être décriminalisée, une première aux Etats-Unis.
Les électeurs de l'Oregon, Etat très progressiste du Nord-Ouest, se sont prononcés pour que ne soit plus un crime la possession de stupéfiants, y compris de l'héroïne ou de la cocaïne, dès lors qu'il s'agit d'une faible quantité destinée à un usage personnel.
Mais cette décriminalisation ne vaut pas légalisation. Elle sera accompagnée et régulée. La première mesure prévoit qu'un individu, même mineur, trouvé en possession d'une faible quantité de drogue destinée à sa consommation personnelle aura le choix entre verser une amende de 100 dollars ou suivre des séances gratuites dans des centres de désintoxication. Ces centres seront partiellement financés par les recettes fiscales provenant de l'industrie du cannabis, légale en Oregon.
Les quantités de drogue dont la possession serait tolérée dépendent de chaque substance : un gramme ou moins pour l'héroïne, deux grammes pour la cocaïne, etc.
En revanche, la fabrication ou la vente des drogues illégales resteraient des crimes après l'adoption de cette mesure, qui avait le soutien de plusieurs associations de médecins et d'infirmières dans cet Etat. «Punir les gens pour usage de drogue et addiction coûte cher et n'a pas fonctionné. La meilleure approche c'est davantage de soins, pas de sanctions», ont expliqué ces organisations.
L'Oregon avait été le premier Etat américain à décriminaliser le cannabis, en 1973. Il l'a légalisé en 2014.