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Au Kosovo, du gaz lacrymogène au Parlement pour empêcher le dialogue avec la Serbie (VIDEO)

Une séance qui devait porter sur un accord à venir entre le Kosovo et la Serbie a dû être interrompue après que l'opposition a lancé du gaz lacrymogène. Deux députés ont été blessées.

Ambiance très tendue ce jeudi au Parlement kosovar. En pleine séance, certains députés ont ainsi fait répandre du gaz lacrymogène dans la salle afin de dénoncer un accord entre la Serbie et le Kosovo, qui prévoit des normalisations des relations entre les deux pays.

Au final, deux députés ont dû être transportée en urgence à l’hôpital après s’être évanouies. Pendant la séance, des députés ont posé, dans la salle du Parlement, deux boites d’où est rapidement sorti du gaz lacrymogène, ce qui a entraîné une annulation de la séance.

Sur un vidéo, on distingue des députés se cacher le visage, et très vite être obligés de quitter la salle, certains en larmes à cause du gaz lacrymogène. Peu avant cet incident déjà, des membres de l’opposition avaient tenté d’écouter la séance en sifflant ou en lançant des œufs aux membres de la coalition au pouvoir. Le gouvernement a dénoncé «un comportement violent» qui a «dépassé toutes les limites du comportement démocratique».

Ce n’est pas la première fois que la question des relations entre la Serbie et le Kosovo créé des remous dans cette ancienne province serbe indépendante depuis 2008 et majoritairement peuplée d’Albanais. Le 22 septembre dernier déjà, l’opposition avait lancé des œufs sur le Premier ministre du Kosovo, Isa Mustafa. L’opposition est en effet très largement opposée au dialogue avec la Serbie mis en place sous l’égide de l’Union européenne en 2013. Cet accord doit ouvrir la voie à l’entrée de la Serbie au sein de l’Union européenne.

Malgré une amélioration de leurs rapports, les deux pays gardent des relations très fraiches depuis le conflit armé de 1999. L’indépendance du Kosovo est reconnue depuis 2008 par 111 pays, dont la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. La Russie et la Chine ont en revanche jugé cette indépendance illégale, et continuent à s’opposer à son adhésion à l’ONU.