«A 12H03, le turbo-générateur du premier réacteur de la centrale nucléaire bélarusse a été inclus dans le système électrique unifié du pays», s'est félicité sur la messagerie Telegram le ministère de l'Energie de cette ex-république soviétique située aux portes de l'Union européenne.
Construite par l'agence nucléaire russe Rosatom, la centrale d'Ostrovets (nord-ouest du pays), à 40 kilomètres de la capitale lituanienne Vilnius, est composée de deux réacteurs de 1 200 mégawatts chacun et doit couvrir un tiers des besoins énergétiques de la Biélorussie. Début août, peu avant le premier chargement en combustible de la centrale, le président Alexandre Loukachenko avait salué ce projet comme une avancée majeure pour l'indépendance énergétique du pays et la preuve de ses progrès technologiques.
La Biélorussie reste cependant traumatisé par les dangers du nucléaire, un quart de son territoire ayant été irradié par l'explosion en 1986 d'un réacteur de la centrale soviétique de Tchernobyl, en Ukraine actuelle. La centrale biélorusse, dont les deux tours de refroidissement sont visibles depuis les environs de Vilnius, inquiète le voisin lituanien, qui affirme qu'elle ne répond pas aux normes de sécurité. Le ministre lituanien de l'Energie, Zygimantas Vaiciunas, a soutenu ce 3 novembre dans un communiqué que la centrale était une «menace à la sécurité nationale et aux citoyens» de son pays.
Les autorités biélorusses et le constructeur russe assurent pour leur part qu'elle répond aux normes internationales post-Fukushima et aux recommandations de l'Agence internationale de l'énergie nucléaire (AIEA). Le projet, en chantier depuis novembre 2013, représente un investissement près de 11 milliards de dollars, dont 10 proviennent d'un crédit russe.