Dans la soirée du 30 octobre, entre 200 – selon l'AFP – et 600 personnes – selon Il Fatto Quotidiano – se sont rassemblées dans le centre-ville de Florence pour participer à une manifestation contre les restrictions visant à endiguer la propagation du Covid-19. L'événement, organisé sur les réseaux sociaux, n'était pas autorisé par les autorités.
Des heurts ont éclaté avec la police en tenue anti-émeute lorsque les manifestants ont été empêchés de gagner la Piazza della Signorina, l'une des principales places touristiques de la ville. Certains d'entre eux ont lancé des cocktails Molotov, des bouteilles et des pierres, renversé des poubelles et cassé des caméras de surveillance. Des slogans et des chants hostiles au Premier ministre Giuseppe Conte ont été entendus, et des fumigènes ont été allumés sur la Piazza del Duomo, toujours selon Il Fatto Quotidiano. Quatre personnes ont été arrêtées à l'issue d'affrontements qui ont duré plus de quatre heures.
Le quotidien romain rapporte également que le maire de centre-gauche de Florence, Dario Nardella, avait parlé d'une initiative de «néo-fascistes et d'ultra-violents» avant les émeutes. «Ils nous ont fait vivre une nuit terrible et douloureuse à Florence», a-t-il écrit le matin du 31 octobre sur Twitter. «Ce n'est pas ainsi qu'on exprime ses griefs [...] Ceux qui défigurent Florence doivent payer pour ce qu'ils ont fait», a-t-il ajouté.
Dans la ville de Bologne, située à 100 km au nord de Florence, quelques centaines de personnes ont également manifesté, certains faisant le salut fasciste, a rapporté le quotidien La Repubblica. Des vidéos montrent un journaliste du quotidien vivement pris à partie et chassé sous le cri de «journaliste, terroriste !».
D’autres manifestations émaillées de heurts et de dégradations ont également eu lieu cette semaine à Rome, Milan, Naples et Turin contre les dernières restrictions décidées par le gouvernement, qui a par ailleurs annoncé une aide de cinq milliards d'euros pour les professions les plus touchées, dont les restaurateurs, chauffeurs de taxi, et salles de spectacles.
Le gouvernement a imposé ces derniers jours ce que les médias qualifient de «semi-confinement» : un couvre-feu dans plusieurs grandes régions, la fermeture des bars et des restaurants à 18h, ainsi que celle des salles de sport, de cinéma et de concert.
Des mesures douloureuses pour un pays qui doit connaître cette année sa pire récession depuis la Deuxième Guerre mondiale, mais indispensables selon le gouvernement afin de contenir la nouvelle vague de coronavirus dans un pays qui a enregistré plus de 31 000 nouveaux cas le 30 octobre, un nouveau record.