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«La France est un pays musulman», selon l'ambassadeur de France en Suède

Lors d'une interview pour la télévision suédoise, les propos tenus par l'ambassadeur français de Suède sur les tensions accrues entre la France et le monde musulman ont surpris. «La France est un pays musulman», a-t-il notamment déclaré.

Invité le 25 octobre sur la chaîne de télévision suédoise SVT pour discuter des tensions accrues entre la France et le monde musulman après les déclarations d'Emmanuel Macron sur les caricatures de Mahomet, l'ambassadeur de France en Suède Etienne de Gonneville a avancé des arguments pour le moins étonnants.

Interrogé par journaliste Anders Holmberg sur les potentiels risques de conflits entre la France et le monde musulman, Etienne de Gonneville a estimé que c'était peu probable, pour une simple et bonne raison : «La France est un pays musulman, l'islam est la seconde religion en France, nous avons entre 4 et 8 millions de musulmans en France.»

«Les premiers que je veux écouter, ce sont les musulmans de France», a ajouté l'ambassadeur. Mais lorsque le journaliste lui a demandé ce que disaient ces derniers, Etienne de Gonneville a botté en touche, ne répondant pas à la question.

Le diplomate a précisé quelques instants plus tard que c'était la «propagande d'al-Qaïda» qui entraînait certains musulmans à commettre des actes terroristes en France, comme dans d'autres pays.

En revanche lorsque Anders Holmberg a souligné que même des musulmans modérés s'étaient sentis offensés par les propos d'Emmanuel Macron, l'ambassadeur français a rétorqué qu'il s'agissait selon lui d'«une question complexe et ambigüe sur le plan moral».

Et de poursuivre : «Les médias devraient savoir comment s'attaquer au problème du terrorisme islamique et ne pas tomber dans le piège de l'idée qu'il offenserait soi-disant l'islam.» L'islam, selon Etienne de Gonneville, est une religion «diversifiée» dont les islamistes ne représentent qu'une «infime minorité».

«Les musulmans de France sont partie intégrante de la société, de l'histoire et de la République françaises»

En réponse à la polémique naissante, l'ambassadeur français a précisé son propos le 27 octobre sur Twitter : «Comme vous l'aurez compris, il ne s'agissait pas de porter atteinte au caractère laïc de la République, mais de faire comprendre que nous n'avions pas de leçons à recevoir en ces temps d'appels au boycott.»

Et d'ajouter dans un second tweet : «Comme le rappelle la porte-parole du Quai d'Orsay en réponse à ces appels, les musulmans de France sont partie intégrante de la société, de l'histoire et de la République françaises. Ces nuances ont été bien comprises des téléspectateurs suédois, auxquels s'adressait l'interview.»