Dans le cadre d'une interview à la chaîne Rossiya 1 le 25 octobre, Vladimir Poutine a été interrogé sur les graves accusations formulées à son encontre par le candidat démocrate à la présidentielle américaine, Joe Biden. Lors du dernier débat présidentiel l'opposant à Donald Trump, l'ancien vice-président de Barack Obama avait en effet accusé le chef d'Etat russe de «payer des primes pour tuer des soldats américains en Afghanistan».
«C’est étrange pour moi d’entendre des déclarations pareilles», s'est étonné Vladimir Poutine, soulignant qu'après des informations en ce sens publiées par le New York Times, de hauts responsables américains avaient fait savoir qu'ils n'étaient pas en mesure de confirmer ces allégations.
«Il est extrêmement étrange que certains aux Etats-Unis lisent des journaux mais ignorent les déclarations de leurs responsables», a remarqué le dirigeant.
«L'engagement américain en Afghanistan ne va pas à l'encontre de nos intérêts nationaux»
Evoquant l'engagement des Etats-Unis en Afghanistan, Vladimir Poutine a ajouté que la Russie avait soutenu «dès le début la présence des troupes américaines» sur place.
«Nous avons autrefois voté en faveur de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, et j’estime toujours que la présence des Américains en Afghanistan ne va pas à l’encontre de nos intérêts nationaux», a encore rappelé le dirigeant, précisant penser à titre personnel que le retrait annoncé des troupes américaines d'Afghanistan pourrait «comporter beaucoup de risques». Vladimir Poutine a concédé que ce retrait pourrait toutefois «créer des conditions supplémentaires pour une sorte de réconciliation interafghane».
«Nous n’avons pas besoin de lutter contre la présence américaine [en Afghanistan]», a encore souligné Vladimir Poutine, insistant sur la nécessité de maintenir une forme de stabilité dans la région. Il a enfin salué la coopération au niveau des services spéciaux entre les deux pays, notamment dans le domaine de la lutte antiterroriste, et cela malgré les «nombreuses contradictions» qui existent selon lui «dans différents domaines» entre Moscou et Washington.