L'opposition biélorusse a de nouveau battu le pavé à Minsk et dans d'autres villes du pays, le 25 octobre, lors de nouvelles manifestations pour demander le départ d'Alexandre Loukachenko. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues, notamment à l'appel de l'opposante et ancienne candidate à la présidentielle Svetlana Tikhanovskaya, en exil à l'étranger depuis le début du mouvement de contestation. Un appel également relayé par la chaîne Telegram NEXTA Live, qui coordonne en partie le mouvement de protestation et qui a invité ses deux millions d'abonnés à se rassembler pour «le dernier jour de l'ultimatum du peuple».
Les manifestants, avaient fixé la date du 25 octobre pour que leurs exigences soient satisfaites, à savoir la démission d'Alexandre Loukachenko, la libération des prisonniers politiques et la cessation de la violence. Estimant que le gouvernement ne répondait au mouvement que par la violence, l'opposante Svetlana Tikhanovskaïa a appelé à une grève générale dès le 26 octobre.
160 arrestations selon une ONG
Ce 25 octobre, plusieurs milliers de manifestants se sont dirigés près de la résidence du président Alexandre Loukachenko. Les plus déterminés à pénétrer dans la résidence présidentielle ont été arrêtés par la police anti-émeute. La police a notamment fait usage de grenades assourdissantes en fin de manifestation afin de disperser la foule.
Près de 160 personnes auraient été arrêtées en début de soirée, selon l'ONG de défense des droits humains Vesna au cours de cette mobilisation qui avait été déclarée illégale par le gouvernement, comme le rapporte l'agence Tass.
La porte-parole du ministère de l'Intérieur, Olga Tchemodanova, a confirmé l'utilisation de moyens antiémeutes contre les manifestants. «Les forces de l'ordre ont utilisé des moyens de contrôle des émeutes contre les manifestants devant le département de police du district central pour mettre fin aux actions illégales», a-t-elle déclaré à TASS.
L'annonce de la réélection d'Alexandre Loukachenko avec environ 80% des voix (contre quelque 10% pour sa principale rivale, Svetlana Tikhanovskaïa) a déclenché dès le 9 août dans toutes les grandes villes de Biélorussie des manifestations ainsi qu'un mouvement de grève. La police a réagi en procédant à des milliers d'arrestations dans les soirs qui ont suivi le scrutin.
Des personnes libérées ont évoqué auprès de l'AFP des privations d'eau ou de nourriture durant leur détention, ou encore de passages à tabac. Alexandre Loukachenko a dénoncé les mobilisations antigouvernementales qu'il estime «téléguidées depuis l'étranger». Les partisans du chef d'Etat réélu ont par ailleurs eux aussi organisé des mobilisations dans le pays.