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Donetsk : l’OSCE a trouvé d’où venait la roquette mortelle

La mission de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en Ukraine a dévoilé que le tir d’obus qui a tué 12 personnes parmi les passagers d’un bus dans le Donbass venait d’un autre endroit qu’annoncé initialement.

Le 13 janvier, des tirs d’artillerie sont tombés sur un autobus, tuant 12personnes et en blessant 18 autres, à l’approche d’un poste de contrôle ukrainien près de la ville de Volnovakha dans la région de Donetsk. Au cours de sa troisième inspection, la mission spéciale d'observation de l'OSCE a conclu que l’attaque « a été provoquée par des obus provenant du nord, nord-est », au terme de l’examen complet des cinq cratères qui restent sur le site.

Ces territoires sont contrôlés à la fois par Kiev et par les séparatistes.

« L’enquête s’est penchée sur l’analyse complète des deux cratères, dont celui qui se situe à 10 mètres de l’autobus. Selon les estimations de la mission spéciale d'observation, tous les cratères examinés ont été causés par des obus tirés depuis le nord, nord-est », rapporte l’OSCE.

Les observateurs n’ont pas identifié le type d’obus utilisé ni pointé du doigt l’une ou l’autre des parties au conflit. Dans son premier rapport, la mission spéciale d'observation a cité des fonctionnaires ukrainiens « confirmant » qu’une « roquette Grad » était tombée à côté du bus alors que d’autres experts estiment que les dommages dont le bus a souffert sont similaires à ceux causés par l’explosion d’une mine terrestre.

Le représentant permanent de la Russie auprès de l’OSCE Andreï Keline a estimé que ces nouveaux résultats contredisaient les déclarations initiales de Kiev, qui après cet incident tragique, a tout de suite accusé les insurgés de Donetsk d’avoir attaqué. La République de Donetsk a rejeté ces accusations, les qualifiant de « provocations » pour justifier un regain de mobilisation.

La version de Kiev a été rapidement soutenue par Washington. Le Département d’Etat a tout de suite tiré ses conclusions et a accusé les forces séparatistes. Le bombardement de ce bus n’est que « la dernière violation flagrante des engagements pris par les séparatistes soutenus par la Russie », a souligné Marie Harf, porte-parole du Département d’Etat américain.

L’OSCE a annoncé qu’elle continuerait à suivre cette affaire et à recueillir des éléments de preuve parallèlement à l’enquête menée par le Centre commun de contrôle et de coordination et par les représentants de l’Ukraine de l’Est. En même temps, Kiev et le bureau du Procureur de Donetsk ont ouvert une enquête pour acte terroriste, une procédure distincte de celle qui est menée dans le cadre du bombardement.