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Naples: violences lors de manifestations anti couvre-feu, des policiers et des journalistes attaqués

L'annonce d'un couvre-feu dans la région de Campanie a donné lieu à des manifestations sporadiques dans les rues de Naples, qui ont été le théâtre de violents affrontements entre individus cagoulés et forces de l'ordre.

La Campanie, région du sud-ouest de l'Italie qui, comme l'explique Le Point, enregistre chaque jour 10% des cas nationaux de Covid-19, fait l'objet de nouvelles mesures restrictives visant à endiguer une hausse rapide de la courbe des contaminations. Mais le couvre-feu instauré le 23 octobre et la crainte d'un nouveau confinement ont d'ores et déjà suscité un vent de colère dans la région, se traduisant par des manifestations ayant occasionné plusieurs débordements, comme en témoignent des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

Ainsi que le rapporte le quotidien italien La Repubblica, des affrontements entre les manifestants et la police ont éclaté le soir même de l'entrée en vigueur du couvre-feu. Le journal relate en effet des scènes de guérilla : «Les manifestants ont renversé des bennes à ordures, détruit des barrières et fait exploser des pétards. La police a répondu avec du gaz lacrymogène», relate notamment La Repubblica, qui a fait état de plusieurs rassemblements sporadiques durant la nuit, images à l'appui. Une première vidéo témoigne par exemple d'un «assaut à coups de bâton sur des voitures de police».

Une autre vidéo montre des individus cagoulés armés de barres de fer qui s'agitent dans une atmosphère enfumée. «Des groupes d'individus violents ont attaqué la police», souligne encore La Repubblica.

«Il y a eu des affrontements très violents entre les manifestants et la police dans divers quartiers de la ville», témoigne également le journaliste Mirko Calemme, illustrant son récit avec une vidéo prise en hauteur, montrant notamment un groupe d'individus vandaliser un véhicule de police en mouvement.

«La première nuit du [couvre-feu] s'est transformée en une guérilla urbaine. Notre correspondant Paolo Fratter a été poursuivi et attaqué avec son équipe, [alors qu'ils étaient] sur place pour couvrir les événements», relate pour sa part la chaîne de télévision italienne Sky tg24.

La Repubblica fait état d'au moins six policiers et carabiniers blessés. Parmi les personnes interpellées, au moins deux individus étaient déjà connus des services de police pour trafic de drogue, relate encore le quotidien.

La Campanie est l'une des régions italiennes les plus touchées par l'épidémie et se trouve dans une position particulièrement difficile, avec un système sanitaire moins efficace que celui de la Lombardie, relève l'AFP.

Une épidémie qui a plongé tout le pays dans une grave récession. Ces profondes difficultés économiques étaient l'une des raisons principales de ces manifestations. Comme le relate encore l'AFP, certaines pancartes des manifestants arboraient les mots : «Si tu fermes, tu payes».