Dans une lettre rendue publique par La Paz, Vladimir Poutine a félicité le 22 octobre Luis Arce, héritier d'Evo Morales, pour sa large victoire dès le premier tour de l'élection présidentielle du 18 octobre. Le président russe lui a proposé de reprendre «le développement» des relations et de «la coopération bilatérale constructive» entre Moscou et La Paz.
«Nous renforcerons la relation entre nos pays pour le bénéfice de nos peuples», a répondu Luis Arce, qui a publié la lettre du président russe sur son compte Twitter.
Les relations entre la Russie et la Bolivie étaient très intenses à l'époque où Evo Morales était au pouvoir, de 2006 à 2019. Le président socialiste s'était en effet rendu plusieurs fois en visite officielle à Moscou, la dernière en 2018 pour la cérémonie inaugurale de la Coupe du monde de football.
Luis Arce compte sur de bonnes relations avec tous les pays
Figure emblématique de la gauche sud-américaine, Evo Morales a dû quitter le pouvoir en novembre 2019 alors qu'il avait été déclaré vainqueur de l'élection présidentielle d'octobre lors de laquelle il briguait un quatrième mandat.
L'opposition refusant de reconnaître sa victoire – obtenue selon elle de manière frauduleuse –, Evo Morales avait démissionné et quitté la Bolivie pour l’Argentine après une campagne de manifestations et des violences qui avaient fait selon l’ONU plus de 30 morts et 800 blessés. Un pouvoir intérimaire dirigé par la sénatrice de droite Jeanine Añez s'était alors mis en place.
Dans la soirée du 22 octobre, le Tribunal suprême électoral (TSE) de Bolivie a indiqué dans un communiqué qu'après le dépouillement de 98,09% des suffrages, Luis Arce obtenait 54,90% des voix, devançant l’ex-président centriste Carlos Mesa (28,90%) et le candidat de droite Luis Fernando Camacho (14,12%).
Alors que le comptage approche les 100%, le TSE a annoncé qu'il présenterait les résultats officiels définitifs le 23 octobre à 18h00 heure locale (minuit heure de Paris). Luis Arce a déclaré qu'il comptait avoir de bonnes relations avec tous les pays dans le cadre du «respect de la souveraineté de la Bolivie». Une position qui pourrait impliquer l'échange d'ambassadeurs avec les Etats-Unis, pour la première fois depuis 2008.
Jeanine Añez avait quant à elle rompu les relations de la Bolivie avec le Venezuela, et avait refusé de reconnaître la légitimité de son président socialiste Nicolas Maduro. Elle avait reconnu comme président par intérim le chef de l'opposition Juan Guaido, à l'instar d'une cinquantaine d'autres pays, dont les Etats-Unis. La Russie avait reconnu le pouvoir intérimaire de Jeanine Añez, mais les relations bilatérales entre les deux pays avaient connu une baisse d’intensité significative depuis le départ d’Evo Morales.