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Exploitation de la Lune : les Etats-Unis signent un accord avec 7 pays, sans la Russie et la Chine

Les Etats-Unis ont annoncé le 13 octobre la signature du traité Artemis, qui dessine les contours de l'exploitation de la Lune et des corps célestes. Au total, huit pays sont signataires. La Russie et la Chine n'étaient pas conviées.

Dans un texte publié le 13 octobre, les Etats-Unis ont annoncé s'être mis d'accord avec sept pays dans le cadre du traité Artemis afin de définir les contours de l’exploitation de la Lune et de ses ressources : l’Australie, le Canada, le Japon, l’Italie, le Royaume-Uni, le Luxembourg, les Emirats arabes unis. Parmi les signataires, certains n’ont jamais envoyé d’équipes sur la Lune, contrairement à la Russie et la Chine, qui n’ont quant à elles pas été invitées à négocier et à signer l'accord. 

Les accords Artemis déterminent les «principes de coopération pour l’exploration et l’usage dans le domaine civil de la Lune, de Mars, des comètes et des astéroïdes à des fins pacifiques», précise le texte. Ils sont fondés sur des principes tels que «l’exploration pacifique, le partage des données scientifiques, la transparence, la préservation du patrimoine spatial, l’élimination des débris orbitaux» ou encore «le caractère non conflictuel des activités». Le document annonce également la construction d’une base lunaire baptisée «Gateway», servant à l’exploration du satellite de la Terre.

«Nous nous unissons à nos partenaires pour explorer la Lune et sommes en train d'établir des principes vitaux qui créeront un avenir sûr, pacifique et prospère pour toute l'humanité» a réagi l’administrateur de la NASA Jim Bridenstine lors de la révélation de l’accord.

Un accord «américano-centré», estime l'agence spatiale russe

Mais l'absence de la Russie et de la Chine parmi les signataires de l’accord interroge. La Chine est en effet devenue en 2019 le premier pays à explorer la face cachée de la Lune. De plus, les Américains ont longtemps compté sur du matériel russe pour accéder à la Station spatiale internationale, les Etats-Unis n'ayant retrouvé leur indépendance opérationnelle qu'en 2020 grâce à SpaceX, l’entreprise du milliardaire Elon Musk.

Si la NASA a assuré le 13 octobre que de nombreux pays se joindraient au traité Artemis avant la fin de l’année, Dmitri Rogozine, président de Roscosmos, l’agence spatiale russe, a exprimé ses inquiétudes. Selon lui, les accords Artemis seraient trop «américano-centrés» pour que la Russie les intègre. Il a déjà décrit le projet d’exploitation de la Lune comme une «invasion» et exprimé sa réticence face à la politisation d’un satellite censé n’appartenir à personne depuis 1967, année de la signature du Traité de l’espace.

Lors d'une conférence de presse au Congrès international d'astronautique le 12 octobre, Dmitri Rogozine a même comparé le caractère dominant des Etats-Unis dans le traité Artemis à l’OTAN : «Il y a les Etats-Unis, et tous les autres doivent aider et payer».

Quant à la Chine, Jim Bridenstine a indiqué que pour la faire entrer dans l’accord, des changements légaux seraient nécessaires en amont. «Actuellement, ce n’est pas dans les cartes et à la NASA nous suivrons toujours les lois», a-t-il affirmé.

La Russie et la Chine ont partagé en juillet leur idée de bâtir ensemble leur propre base sur la Lune, même si le projet est encore à un stade embryonnaire.