«Je suis prêt à quitter le poste de président de la République kirghize lorsque des autorités exécutives légitimes auront été approuvées et que nous serons de retour sur la voie de la légalité», a déclaré dans un communiqué rendu ce 9 octobre le président du Kirghizstan Sooronbaï Jeenbekov.
Cette démission pourrait selon lui avoir lieu lorsqu'une date serait fixée pour de nouvelles élections et que des changements auraient été effectués au sein du gouvernement. On ignore toutefois dans l'immédiat si ces conditions pourront être remplies, alors que de nouvelles manifestations sont prévues ce 9 octobre et font planer le risque d'affrontements violents entre factions.
Sooronbaï Jeenbekov, qui n'est pas apparu en public depuis le 5 octobre, assurait jusqu'ici via ses services que sa démission n'était «pas à l'ordre du jour», précisant mener des négociations avec différents groupes politiques. Il était toutefois sous pression de ses adversaires politiques, la Russie et les forces de sécurité kirghizes pesant en parallèle sur la classe politique pour qu'elle trouve une issue à la crise.
De violentes manifestations post-électorales secouent le pays depuis début octobre, un mouvement de contestation dénonçant des fraudes lors des élections du 4 octobre, remportées par deux partis proches du chef de l'Etat.
Cette crise fait craindre une flambée de violences dans cet Etat, les tensions n'ayant pas été apaisées par la décision des autorités d'invalider les résultats des législatives. Les affrontements dans la capitale Bichkek ont déjà fait au moins un mort et des centaines de blessés.
Cette ancienne république soviétique a déjà connu deux révolutions et vu trois de ses présidents emprisonnés ou exilés depuis son indépendance.
L'actuelle contestation post-électorale est nourrie par la confrontation farouche entre le président Sooronbaï Jeenbekov et son prédécesseur et ancien mentor politique Almazbek Atambaïev, tout juste libéré de prison par ses partisans.
Sooronbaï Jeenbekov semblait dans une impasse suite aux législatives, même si un vote du Parlement le 6 octobre n'a pas atteint la majorité nécessaire à sa destitution.