Le 6 octobre, Facebook a annoncé le retrait de tous les comptes, pages et groupes liés à la communauté QAnon (un mouvement dont les partisans estiment que Donald Trump défend les Etats-Unis contre un vaste complot criminel) sur sa plateforme principale et sur Instagram. Même les pages qui ne «contiennent pas de contenus violents» seront supprimées si elles sont associées à la mouvance, fait savoir le groupe californien dans un communiqué.
En août, Facebook avait déjà retiré près de 800 groupes, une centaine de pages et 1 500 publicités directement liés à ce mouvement sur le réseau social. La firme de Mark Zuckerberg avait également pris des mesures comme limiter les recommandations, les rétrograder sur les fils d'actualité, les rendre plus difficiles à trouver, ou les empêcher de vendre des produits.
Des mesures similaires avaient été prises en juillet dernier par le réseau de microblogage Twitter, en visant la suppression de 150 000 comptes.
Selon la théorie de ses partisans, «Q» serait un haut responsable gouvernemental, proche de l'équipe de Donald Trump, qui communiquerait anonymement avec le public afin de partager des informations sensibles. Leur thèse principale se résume au combat que mènerait Donald Trump contre une vaste et secrète organisation criminelle, qui disposerait de plusieurs entités travaillant ensemble pour asseoir sa domination. Les Obama, les Clinton, les Rothschild ou encore le milliardaire George Soros – via ses fondations sous couvert de philanthropie – y joueraient un rôle clé. Le mouvement est qualifié de «complotiste» par ses adversaires.
De son côté, le président républicain voir surtout dans les militants QAnon «des gens qui aiment notre pays», comme il le confiait le 19 août. «Je ne sais pas grand-chose sur eux. J'ai compris qu'ils m'aiment beaucoup, ce que j'apprécie», avait-il ajouté.
En cherchant à censurer les contenus liés à QAnon, Facebook s'attaque donc de fait à une puissante arme médiatique dont disposait le candidat Trump.