Selon la France, des djihadistes syriens se sont déployés dans le Haut-Karabagh, en proie à un conflit. «Nous disposons d'informations aujourd'hui, de manière certaine, qui indiquent que des combattants syriens ont quitté le théâtre d'opération, des combattants de groupes djihadistes, en transitant par Gaziantep [en Turquie] pour rejoindre ce théâtre d'opérations du Haut-Karabagh», a déclaré le président français, à son arrivée à un sommet européen à Bruxelles, le 1er octobre.
«C'est un fait très grave, nouveau, qui change aussi la donne», a ajouté le chef d'Etat.
Bakou dément le soutien de mercenaires
La veille, Moscou s'était inquiété de la présence de mercenaires dans la région : «Des militants de formations armées illégales sont transférés dans la zone de conflit du Haut-Karabagh [...] notamment depuis la Syrie et la Libye», avait déclaré le ministère russe des Affaires étrangères.
Et le 28 septembre, le ministère arménien des Affaires étrangères avait expliqué savoir que les autorités turques recrutaient des mercenaires au Moyen-Orient pour les envoyer sur le lieu du conflit. «Les instructeurs turcs se battent aux côtés des Azerbaïdjanais [dans le Haut-Karabagh]. Ils utilisent des armes turques, notamment des drones et des avions. Nous avons également des informations selon lesquelles la Turquie recrute des terroristes et des mercenaires dans certains pays du Moyen-Orient et les envoie en Azerbaïdjan», avait ainsi déclaré la porte-parole du ministère, Anna Nagdalyan.
Bakou a démenti ces accusations portant sur la présence de combattants mercenaires. Cité par l'agence Reuters le 28 septembre, Hikmat Hajiyev, un assistant de politique étrangère du président de la République d'Azerbaïdjan Ilham Aliyev, avait déclaré qu'il était «complètement absurde» de dire que des combattants syriens venaient pour aider son pays : «Nos forces armées ont plus qu'assez de personnel et de forces de réserve», avait-il affirmé.
Paris, Moscou et Washington demandent «la cessation immédiate des hostilités»
La France fait partie avec la Russie et les Etats-Unis du «groupe de Minsk» chargé d'une médiation dans ce conflit. Les trois présidents de ces pays ont demandé, dans un communiqué commun du 1er octobre, «la cessation immédiate des hostilités». Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev comme le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, avaient eux promis la veille de continuer le combat.
La région du Haut-Karabagh, peuplée majoritairement d'Arméniens, est considérée comme partie intégrante de l'Azerbaïdjan par les Nations unies. L'Arménie reconnaît l'indépendance de fait du Haut-Karabagh, autoproclamée au début des années 1990.
La région est le théâtre d'affrontements entre Arméniens et Azerbaïdjanais depuis le 27 septembre dernier.