Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a accusé le 29 septembre le Hezbollah libanais de posséder un entrepôt d'armes «secret» à proximité de «dépôts» de carburant à Beyrouth, ce qui pourrait déboucher sur une «nouvelle tragédie» en cas d'explosion.
Israël accuse depuis deux ans le Hezbollah, allié de l'Iran, de convertir des roquettes en missiles de précision dans différentes installations au Liban, notamment sur un site à proximité de l'aéroport international de Beyrouth.
Dans un discours depuis Jérusalem retransmis à l'Assemblée générale de l'ONU, Benjamin Netanyahou a présenté une carte montrant d'après lui un «entrepôt d'armes secret» dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion de la formation chiite, près de l'aéroport. Il s'agit selon l'armée israélienne de missiles précision.
Je dis au peuple du Liban : Israël ne vous veut aucun mal, mais l'Iran si
Il a précisé que cet «entrepôt» se trouvait «à un mètre» d'une «compagnie de gaz» et à une cinquantaine de mètres «d'une station d'essence».
En se référant à l'explosion meurtrière qui a secoué Beyrouth au mois d'août, le chef du gouvernement israélien, par ailleurs en lutte ouverte contre l'Iran et le Hezbollah, a mis en garde contre une «autre tragédie» en cas d'explosion de ce dépôt d'armes présumé.
«Je dis aux gens du quartier de Jnah [sud de Beyrouth, Ndlr.], vous devez agir maintenant, vous devez vous opposer à ceci car si cela explose ce sera une autre tragédie», a déclaré en anglais Benjamin Netanyahou.
«Je dis au peuple du Liban : Israël ne vous veut aucun mal, mais l'Iran si. L'Iran et le Hezbollah vous ont placés délibérément, vous et vos familles, face à un grave danger», a-t-il ajouté.
«Netanyahou ment», pour Nasrallah
A Beyrouth, le chef de la formation libanaise a réagi en accusant le Premier ministre israélien de «chercher comme d'habitude à retourner le peuple libanais contre le Hezbollah».
Dans un discours télévisé, Hassan Nasrallah a en outre invité la presse «à se rendre sur les lieux, à constater ce qu'il y a sur place et à montrer au monde entier et en direct que Netanyahou ment».
Le Hezbollah n'entrepose pas «de roquettes dans le port de Beyrouth ni à proximité de stations de carburant», a-t-il affirmé.
Israël et le Liban sont techniquement en état de guerre, et leur frontière commune, patrouillée côté libanais par une force de l'ONU, reste le théâtre d'incidents sporadiques.
L'an dernier, des échanges de tirs nourris à la frontière entre les deux pays avaient rappelé, le temps d'une journée, le spectre de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah.
Depuis le début de la guerre en Syrie, Israël a par ailleurs mené de nombreux raids aériens dans ce pays, visant notamment des combattants du Hezbollah libanais et des forces iraniennes qui soutiennent le président syrien Bachar el-Assad.