Pour le moment l’Arabie saoudite est un client actif d’Edelman, la plus grande agence de relations publiques du monde, spécialisée dans la couverture médiatique. Podesta Group, connu pour être le grand lobbyiste de la campagne présidentielle d’Hillary Clinton, est lui aussi un partenaire récent du royaume saoudien. La société de lobbying DLA Piper, qui emploie d’anciens responsables gouvernementaux américains, a également été mandatée pour travailler sur l’image de l’Arabie saoudite.
Mais il reste difficile de savoir comment les lobbyistes américains vont pouvoir présenter sous un jour favorable les violations des droits de l’homme perpétrées en Arabie saoudite.
Au Yémen, la campagne saoudienne a fait plus de 2 000 morts parmi les civils.
Pour la seule année 2015, les autorités saoudiennes ont déjà procédé à la décapitation de plus d’une centaine de personnes.
Alors qu’au cours des 30 dernières années, plus de 2 000 personnes ont été exécutées de cette façon.
De plus, la liberté d’expression reste toute relative en Arabie saoudite.
Enfin, la nomination de l’Arabie saoudite à la tête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a provoqué de fortes turbulences au sein de la communauté internationale. Pour le directeur exécutif de UN Watch, Hillel Neuer, cette nomination s’assimile à «nommer un pyromane chef des pompiers».
«Le gouvernement saoudien est l’un des gouvernements qui emploie le plus de sociétés lobbying à Washington et à travers l’Europe. Il est très clair que c’est l’un des pires pays du monde concernant ses pratiques en matière de droits de l’homme. Mais en raison de son alliance avec les gouvernements occidentaux, avec les élites politiques occidentales et avec l’appui des millions de dollars que l’Arabie saoudite distribue aux agences de relations publiques et de lobbying, le royaume est en mesure de se protéger contre tout retour de flammes. En l’absence d’une voix alternative forte, les Saoudiens continueront de réussir à protéger leur image aux Etats-Unis», a confié à RT Ali Al-Ahmed, directeur de l’Institut des affaires des pays du Golfe.