Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé le 28 septembre à la fin de «l'occupation» arménienne du Haut-Karabagh pour faire cesser les combats meurtriers qui y opposent séparatistes soutenus par l'Arménie et forces azerbaïdjanaises.
«Le temps est venu pour que cette crise qui a commencé avec l'occupation du Haut-Karabagh prenne fin. Aussitôt que l'Arménie aura quitté le territoire qu'elle occupe, la région retrouvera la paix et l'harmonie», a déclaré le président turc, dont le pays est le principal soutien de l'Azerbaïdjan dans ce conflit.
Aussitôt que l'Arménie aura quitté le territoire qu'elle occupe, la région retrouvera la paix et l'harmonie
«Toute autre demande ou proposition non seulement serait injuste et illégale, mais reviendrait à continuer à gâter l'Arménie», a-t-il ajouté. La Turquie considère que l'Arménie «occupe» le Haut-Karabagh par les biais de séparatistes hostiles à Bakou qui y ont autoproclamé une république en 1991 à la chute de l'Union soviétique.
«La Turquie continuera à se tenir aux côtés du pays frère et ami qu'est l'Azerbaïdjan de tout notre cœur et par tous les moyens», a poursuivi le président turc, réitérant le soutien ferme apporté par son pays à Bakou dès le début de cette crise. Des dizaines de personnes sont mortes en 24 heures dans les combats opposant séparatistes du Haut-Karabagh, soutenus par l'Arménie, à l'Azerbaïdjan, selon des bilans annoncés le 28 septembre, des affrontements faisant redouter une guerre ouverte entre ces deux pays.
La Turquie assure l'Azerbaïdjan de son soutien total
Le président turc avait déjà promis le 27 septembre un soutien total à l'Azerbaïdjan et appelé l'Arménie à «cesser son agression», à la suite des violents combats dans le Haut-Karabagh.
«Le peuple turc va soutenir nos frères azerbaïdjanais avec tous nos moyens, comme toujours», avait lancé le président turc sur Twitter, tout en critiquant la communauté internationale pour ne pas avoir «réagi de manière suffisante, comme il le fallait» à ce qu'il a qualifié d'«agression» de l'Arménie. Le président turc s'était entretenu avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev. Il en avait profité pour saluer «la position avisée et déterminée» de son homologue.
Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, avait auparavant estimé que «la plus grave menace à la paix et à la stabilité dans le Caucase est l'agression menée par l'Arménie, et [qu']elle doit cesser cette agression qui risque de mettre le feu à la région».
Cette région azerbaïdjanaise, peuplée majoritairement d'Arméniens, échappe au contrôle de Bakou depuis une guerre au début des années 1990 qui avait fait 30 000 morts.
Le conflit armé du Haut-Karabakh a éclaté en février 1988 dans le contexte de l'effondrement de l'Union soviétique sur fond de conflit ethnique et religieux entre l'Arménie et L'Azerbaïdjan. Fidèle allié historique de la Turquie du fait de sa proximité culturelle et linguistique, l'Azerbaïdjan est un pays majoritairement peuplé de musulmans alors que l'Arménie est un pays peuplé en très grande majorité d'orthodoxes. Ces conflits ravivent la forte tension mémorielle qui entoure la question du génocide arménien perpétré par l'Empire Ottoman durant la Première Guerre mondiale. Génocide reconnu par de nombreux pays dont la France mais nié par Ankara, source de vives tensions diplomatiques encore aujourd'hui. Des séquelles et plaies qui ne se sont jamais refermées entre les différentes communautés dans la région et qui marque encore une emprunte forte dans le conflit armé du Haut-Karabakh.