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Le parti allemand AfD licencie un cadre qui voulait «gazer» les migrants

L'ancien porte-parole du parti AfD, Christian Lüth, a été enregistré à ses dépens en février dernier par une équipe de télévision allemande en train de proposer d'«abattre» ou de «gazer» les réfugiés. Le parti allemand a annoncé son licenciement.

Il proposait d'«abattre» ou de «gazer» les réfugiés : le parti allemand anti-immigration AfD a annoncé le 28 septembre le licenciement d'un de ses cadres, ancien porte-parole au Bundestag. Le bureau exécutif du groupe Alternative pour l'Allemagne (AfD) dans la chambre basse du Parlement a décidé à l'unanimité de licencier sans préavis Christian Lüth.

Nous pouvons ensuite tous les abattre. Ce n'est pas du tout un problème.

Ce cadre de l'AfD a été enregistré à ses dépens en février par une équipe de télévision allemande. Au cours de cette conversation, Christian Lüth avait prôné «l'arrivée d'encore plus de réfugiés» car, selon lui, «plus la situation de l'Allemagne est mauvaise, mieux c'est pour l'AfD». L'ancien porte-parole avait ajouté lors de cette conversation enregistrée et diffusée le 27 septembre sur la chaîne privée ProSieben : «Nous pouvons ensuite tous les abattre. Ce n'est pas du tout un problème. Ou les gazer, ou ce que vous voulez. Je m'en fiche !».

Un «fasciste»

Si l'émission diffusée ne cite pas nommément le nom de Christian Lüth, plusieurs médias l'ont reconnu et l'AfD elle-même a décidé de le limoger. L'homme politique de 44 ans s'était déjà fait suspendre en avril par le parti après avoir revendiqué des origines «aryennes» et s'être défini comme «fasciste». Il travaillait pour l'AfD depuis 2013 et occupait le poste de porte-parole du groupe parlementaire depuis l'entrée de ce parti en 2017 à la chambre nationale des députés. 

Cette affaire intervient à un moment où l'AfD, le principal parti d'opposition au sein de la chambre des députés allemands, est tiraillée depuis des mois par des rivalités et des règlements de comptes entre son aile plus modérée et son aile radicale. Cette dernière, qui exerce une influence croissante, milite notamment pour la fin de la culture de la repentance envers les crimes perpétrés par le régime nazi entre 1933 et 1945.

La police a récemment décidé de la placer sous surveillance en raison de la menace qu'elle peut constituer pour l'Etat démocratique allemand.