Le président russe Vladimir Poutine s'étonne toujours de la politique énergétique de certains Etats européens. «Nos partenaires, notamment en Europe, se compliquent considérablement la tâche, parce que de nombreux pays abandonnent l’énergie atomique», a déclaré le chef d'Etat, lors d'une rencontre avec des professionnels de l'industrie nucléaire, ce 23 septembre à Moscou.
Vous fermez les centrales atomiques, vous ne voulez pas acheter notre gaz. Qu’est-ce que vous allez utiliser pour vous réchauffer ? Le bois ?
Et le dirigeant d'appuyer son propos en évoquant une boutade qu'il avait formulée lors d'un forum économique à Berlin en 2010 : «Une fois, alors que je faisais un discours en Allemagne, j’ai dit : "Vous fermez les centrales atomiques, vous ne voulez pas acheter notre gaz. Qu’est-ce que vous allez utiliser pour vous réchauffer ? Le bois ? Mais vous n’avez pas de bois, pour ça il faut aller en Sibérie"», s'est souvenu le chef d'Etat.
Si le maître du Kremlin a souligné qu'il s'agissait d'une plaisanterie, il a ajouté qu'il existait un «problème réel» : «Comment le résoudre ? Cette tâche n’est pas facile, et [certains partenaires européens] la compliquent», a estimé Vladimir Poutine.
En ce qui concerne la politique énergétique de l'Allemagne, l'AFP indiquait, le 20 août 2020, que le pays restait «fortement dépendant du charbon en raison de son abandon progressif du nucléaire après la catastrophe de Fukushima en 2011». L'agence ajoutait que Berlin visait, pour autant, l'abandon de sa production d'électricité à partir du charbon d'ici 2038.
En Russie en revanche, l'énergie nucléaire a toujours les faveurs du gouvernement : selon un article de juillet dernier de La Revue Générale du Nucléaire (éditée par la Société Française d'Energie Nucléaire, SFEN, qui rassemble les entreprises françaises du secteur), la Fédération de Russie «ne cesse d’investir et d’innover dans les technologies nucléaires» : à ce jour, selon la même source, la part du nucléaire dans la production énergétique de la Russie est d’environ 19%.
En ce qui concerne l'achat de gaz russe par l'Allemagne : si des voix au sein de l'Occident ont récemment appelé à compromettre le projet de gazoduc européen Nord Stream 2 en raison de l'affaire Navalny, le gaz russe représente aujourd'hui 37% du gaz utilisé en Allemagne, selon le Sénat français.