International

«Macron paiera cher» : manifestation en Turquie contre la republication de caricatures de Mahomet

200 personnes ont manifesté à Istanbul contre la republication de caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo. Le président français a par ailleurs été pointé du doigt par les manifestants sur fond de tentions en Méditerranée orientale.

Environ 200 personnes ont manifesté le 13 septembre dans les rues d'Istanbul contre la nouvelle publication par l'hebdomadaire français Charlie Hebdo de caricatures de Mahomet. Sur la place Beyazit, sur la rive européenne de la ville, on pouvait lire des pancartes en anglais «Charlie Hebdo will pay high price» («Charlie Hebdo paiera cher»), «Macron will pay high price» («Macron paiera cher») ou «France is a terrorist state» («La France est un Etat terroriste»), et des slogans similaires écrits en turc.

Présent lors de l'événement, le rédacteur en chef de la chaîne de télévision Kudus, Nureddin Sirin, a affirmé : «Macron va payer un prix élevé, à la fois pour son arrogance en Méditerranée orientale et pour son soutien aux insultes contre l'Islam, sous prétexte de liberté de la presse».

Une autre manifestante a affirmé : «Il y a une attaque consciente de la part de certaines personnes pour propager l’islamophobie. Mais nous ne pourrons jamais l'accepter parce que la religion musulmane et ses valeurs sont sacrées.»

Le ministère turc des Affaires étrangères a condamné la republication des caricatures, estimant qu'elle traduisait «un manque de respect pour notre religion et notre prophète».

Al-Qaïda menace Charlie Hebdo 

Quatorze personnes sont jugées depuis le 2 septembre à Paris, soupçonnées de soutien logistique aux trois djihadistes qui ont fait au total 17 morts dans trois attentats, dont l'un perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo. Trois d'entre elles sont jugées par défaut.

Douze personnes, dont des caricaturistes célèbres, ont été abattus par des terroristes islamistes qui ont attaqué les locaux du journal à Paris le 7 janvier 2015.

Al-Qaïda a aussi menacé Charlie Hebdo, avertissant dans sa revue publiée le 11 septembre que le raid meurtrier contre le média «n'était pas un incident ponctuel» et évoquant les «héroïques frères Kouachi». Les auteurs de l'attaque l'avaient revendiquée au nom d'Al-Qaïda au Yémen avant d'être tués par les forces de l'ordre.