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Affaire Navalny : la France annonce le report d'une réunion ministérielle franco-russe

La France a annoncé qu'une rencontre franco-russe des ministres des Affaires étrangères et de la Défense, prévue le 14 septembre à Paris, avait été annulée en raison des tensions liées à l'affaire Navalny.

«Au regard des circonstances actuelles et après un échange avec les autorités russes, il a été décidé de reporter la réunion du Conseil franco-russe de coopération sur les questions de sécurité à une date ultérieure», a déclaré ce 8 septembre la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll. Cette réunion, qui devait initialement se tenir le 14 septembre à Paris, se voit donc annulée dans la foulée de l'affaire Navalny.

L'opposant russe âgé de 44 ans a été victime d'un malaise le 20 août à bord d'un avion entre la Sibérie et Moscou après avoir bu du thé à l'aéroport. Il est sorti du coma artificiel dans lequel il se trouvait le 7 septembre selon l’hôpital de la Charité à Berlin. Hospitalisé dans un premier temps à Omsk, en Sibérie, il a été transféré le 22 août en Allemagne, où les autorités ont acquis la certitude qu'il avait été victime d'un empoisonnement.

Si les Occidentaux n'hésite pas à pointer du doigt la supposée responsabilité de la Russie, Moscou réfute catégoriquement cette version des événements. «Il faut quand même rester lucide en évaluant la situation. Je répète une fois de plus que pour nous toute tentative d’associer la Russie ou les autorités russes à cet incident sont inacceptables, elles sont intrinsèquement absurdes», a ainsi déclaré le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, ajoutant que les Russes attendaient «avec impatience» de plus amples informations de la part de Berlin.

Si l'annulation de la rencontre quadripartite peut être vue comme la volonté de Paris de prendre ses distances avec la Russie, le précédent «2+2» (Affaires étrangères et Défense) entre Jean-Yves Le Drian, Florence Parly, Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou en septembre 2019 à Moscou avait pourtant donné le coup d'envoi du «dialogue stratégique» appelé de ses vœux par le président Emmanuel Macron.

La visite du chef d'Etat français, programmée dans les prochaines semaines à Moscou pourrait aussi être remise en question. «Tout est possible», relève une source diplomatique française.