Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est arrivé le 7 septembre dans la capitale syrienne pour rejoindre une délégation arrivée la veille avec le vice-Premier ministre Iouri Borissov. C'est la première visite du chef de la diplomatie russe à Damas depuis février 2012.
La délégation a rencontré le président Assad, qui a souligné la «détermination» de son gouvernement à «poursuivre le travail avec les alliés russes» pour mettre en œuvre les accords bilatéraux et assurer «le succès des investissements russes en Syrie», selon un communiqué de la présidence syrienne cité par l'AFP.
Les participants à cette rencontre ont évoqué la possibilité de nouveaux accords «dans l'intérêt des deux pays et qui permettraient d'alléger les répercussions des sanctions» imposées à la Syrie. Bachar el-Assad et Sergueï Lavrov ont en outre souligné l'importance des «mécanismes permettant de dépasser le blocus économique et les pressions sur le peuple syrien».
«La rencontre entre la délégation russe et le président Assad a été productive, divers aspects de la coopération bilatérale ont été abordés. [...] Nous avons convenu de poursuivre la réalisation de projets dans le domaine économique», a déclaré le ministre des Affaires étrangère syrien Walid al-Mouallem cité par l'agence russe TASS. «L'avenir de nos relations avec la Russie est prometteur dans les domaines politique et économique», a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs mois la Syrie fait face à l'aggravation de la crise économique, accentuée par les sanctions de la loi «César», adoptées par Washington à la mi-juin en plus des sanctions déjà imposées par les Occidentaux. Ces mesures en vigueur depuis des années visent des représentants du pouvoir syrien, mais impactent aussi le domaine économique, avec notamment des restrictions sur les importations syriennes et le secteur pétrolier.
La Russie soutient toutes les initiatives de désescalade en Libye
Sergueï Lavrov a par ailleurs abordé la situation dans la région du Moyen-Orient et notamment en Libye qui, depuis l’intervention controversée menée en 2011 sous l’égide de l’OTAN et la chute de Mouammar Kadhafi, reste plongée dans un chaos qui nourrit aussi bien le terrorisme islamiste que la crise migratoire. Il a affirmé lors d'une conférence de presse que la Russie soutenait toutes les initiatives de cessez-le-feu en Libye et encourageait les négociations.
Le ministre a également noté qu'il n'y avait pas de solution militaire à ce conflit et que les allégations parues dans certains médias occidentaux, selon lesquelles la Russie aurait utilisé la Syrie comme point de départ pour le transfert d'armes et de mercenaires vers la Libye, étaient infondées. «Concernant la Libye, je tiens à réaffirmer ce que j'ai dit plusieurs fois : tant en Libye que dans d'autres pays, de l'Afrique à l'Europe en passant par les États-Unis, il y a toujours des accusations visant la Fédération de Russie. Mais on ne nous a jamais présenté la moindre preuve», a-t-il ainsi déclaré, selon l'agence TASS.