Le Premier ministre conservateur bulgare Boïko Borissov compte rester au pouvoir, après les violences qui ont entaché la soirée du 2 au 3 septembre, les manifestations anticorruption secouant depuis deux mois le pays. «Après les excès d'hier, nous ne démissionnerons pas, parce que cela voudrait dire que n'importe quel gouvernement devrait céder devant la pression des casseurs», a déclaré au parlement un responsable du Gerb, la formation au pouvoir, Toma Bikov.
D'après la police, 126 personnes dont 62 connues des forces de l'ordre ont été interpellées lors de cette mobilisation. 80 policiers ont été blessés et les agents de maintien de l'ordre a eu recours de manière inédite à des aérosols au gaz poivre afin de disperser les manifestants.
«Certains protestataires, dont des supporters de football ultras, ont agressé brutalement [la police]», a regretté Gueorgui Hadjiev, responsable des forces de l'ordre de la capitale. «Ils l'ont attaquée avec des moyens pyrotechniques, des bombes artisanales, des pierres et des pavés», a-t-il ajouté.
Certains des protestataires ont été encerclés et frappés, selon un photographe travaillant pour l'AFP et qui a été lui-même blessé.
Restés impuissants face aux débordements, les organisateurs des manifestations ont évoqué «des provocations», leurs appels au calme n'ayant pas été entendus.
Les manifestants réclament la démission du gouvernement Borissov et du procureur général Ivan Guechev auxquels ils reprochent d'«être liés à l'oligarchie».
Le mercredi 2 septembre, le gouvernement a obtenu l'aval du parlement pour lancer un projet controversé de réécriture de la constitution. Ce projet a été interprété par les protestataires comme une manœuvre permettant au Premier ministre de se maintenir au pouvoir jusqu'à l'échéance de son mandat en 2021.
Dans une déclaration au parlement, le parti conservateur de Boïko Borissov a accusé un magnat des jeux de hasard, Vassil Bojkov, d'avoir payé des casseurs.