Un civil malien a été tué et deux autres ont été blessés, le 1er septembre, par des militaires français de la force Barkhane. Un drame survenu après qu'un bus a refusé de ralentir malgré des sommations, selon un communiqué de l'état-major français.
A une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Gao (nord-est du Mali), «un bus qui se dirigeait à vive allure en direction du convoi militaire (français) a fait l'objet de sommations verbales et gestuelles, puis d'un premier tir de sommation, alors que la menace de véhicules suicides est élevée», détaille l'état-major.
Mais «ces premières mesures n’ont pas fait ralentir le bus», affirme-t-il : «Un second tir de sommation dirigé vers le sol a alors été effectué. Deux balles ont ricoché sur le sol et traversé le pare-brise, blessant trois passagers dont l'un grièvement.»
«Le blessé grave a été évacué par hélicoptère vers l'hôpital de la force Barkhane à Gao» mais «est décédé des suites de ses blessures», poursuit le communiqué.
«La force Barkhane présente ses sincères condoléances aux proches de la victime décédée», conclut l'état-major français, en précisant que «toutes les mesures ont été prises pour établir les circonstances exactes de cet événement», en collaboration avec la gendarmerie malienne.
Un incident dans un climat incertain
Paris compte 5 100 militaires au Sahel au sein de la force Barkhane, qui combat des groupes armés affiliés à l'Etat islamique (EI) et Al-Qaïda. Ce type d'événement reste cependant rare.
Mais celui-ci intervient dans un climat incertain au Mali, dirigé depuis le 18 août par une junte militaire qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta après 7 ans de pouvoir, exercé avec le soutien de la communauté internationale dans le combat contre la propagation djihadiste.
Les militaires à la tête du Mali depuis deux semaines ont fait un pas le 1er septembre vers la transition censée ramener les civils au pouvoir, en fixant à la fin de semaine la tenue de concertations avec les partis et la société civile.
La France avait appelé, le 30 août, la junte à organiser «rapidement» une transition vers un pouvoir civil au Mali, l'avertissant que si tel n'était pas le cas, cela profiterait aux «terroristes».