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Deux tiers des pays européens rejettent les OGM

19 pays-membres de l’Union européenne (UE) ont demandé, en application de leur droit de dérogation, l’interdiction des cultures OGM dont le nombre progresse sur leur territoire.

La Commission européenne a annoncé que 19 des 28 pays de l’UE avaient demandé l’interdiction des cultures OGM en vertu d’une directive du mois de mars qui les autorise à le faire jusqu’au 3 octobre, et ce, même si la culture des OGM avait été autorisée sous réserve d'une confirmation de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) qu’ils ne présentaient pas de danger pour la santé. 

Le porte-parole de la Commission européenne, Enrico Brivio, a déclaré que 19 pays avaient rejeté le maïs Monsanto MON 810 qui est, pour le moment, la seule culture OGM commerciale sur le territoire de l’UE et que l’on rencontre notamment en Espagne et au Portugal.

Parmi ceux qui ont interdit l’utilisation et la culture des OGM, figurent l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, Chypre, le Danemark, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, la Lituanie, la Lettonie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Pologne et la Slovénie.

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La Belgique et le Royaume-Uni ont demandé que la directive ne soit pas appliquée  sur une partie de leur territoire. En Belgique, on a décidé de se débarrasser des produits OGM en Wallonie. En ce qui concerne le Royaume-Uni, les OGM ont été bannis d’Ecosse, du Pays de Galles et d’Irlande du Nord.

Tandis que la majorité des pays ont renoncé presque complétement à la culture des OGM, l’Allemagne a demandé une interdiction partielle pour avoir la possibilité de mener des recherches supplémentaires.      

Les pertes pour les producteurs d'OGM en Europe, dont Monsanto, DuPont Pioneer et Dow Chemical, qui produisent un maïs résistant aux herbicides, seront conséquentes. 

Au cours de ces dernières années, de vifs débats sur l'utilisation des OGM en Europe sont apparus. Les écologistes affirment, par exemple, que la culture des OGM menace la biodiversité.

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A la veille de la divulgation de la liste complète des pays qui ont rejeté les OGM, Greenpeace a mis en évidence que la décision de la majorité des pays européens révélait un méfiance croissante envers les analyses de l’UE.

«Ils n’ont pas confiance dans les évaluations de l’autorité européenne de sécurité et prennent des mesures pour défendre leur industrie agricole et leurs produits», a précisé Franziska Achterberg, membre de Greenpeace.