Vivement interpellée par des internautes, la plateforme Netflix a annoncé le 20 août avoir retiré un visuel destiné à la diffusion du film Mignonnes hors de France. Elle montrait les protagonistes du film (rebaptisé Cuties sur le marché américain), des pré-adolescentes de 11 ans, en tenues moulantes et dans des poses suggestives.
Un visuel qui a valu à Netflix des accusations de promotion de la pédophilie, mais qui s'avère bien différent de celui utilisé en ce moment même en France, où le film vient tout juste de sortir en salle, et où l'on voit les mêmes jeunes filles se promener dans la rue en lançant des confettis.
«Nous sommes profondément désolés pour le visuel inapproprié que nous avons utilisé pour Mignonne/Cuties», a fait savoir la plateforme sur les réseaux sociaux. «Ce n'était ni bien, ni représentatif de ce film français récompensé au festival de Sundance. Nous avons modifié l'affiche et la description» de l'œuvre, a ajouté Netflix.
Mignonnes, premier long-métrage de la réalisatrice Maïmouna Doucouré, dresse le portrait d'une petite parisienne de onze ans, tiraillée entre les règles d'une famille sénégalaise musulmane polygame et la tyrannie des réseaux sociaux. Afin de se faire accepter d'un groupe de danse au collège, elle s'initie à une danse sexy, le twerk. Outre Sundance, ce film a été primé à Berlin.
Parallèlement au buzz lié à l'affiche controversée, certains ont critiqué l'œuvre de la réalisatrice, accusant le film de promouvoir l'hypersexualisation des jeunes filles. Aux Etats-Unis, une pétition a même été lancée pour que Netflix retire le film du catalogue, «car il fait la promotion de la pornographie juvénile». Elle a recueilli au 21 août plus de 365 000 signatures.
La ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a défendu Maïmouna Doucouré sur Twitter : «Chacun est libre d’avoir un avis sur des cinéastes ou sur des films. Mais RIEN ne justifie le harcèlement dont Maïmouna Doucouré est la cible, précisément pour les sujets qu’elle interroge lucidement dans Mignonnes/Cuties. La liberté de création, c’est pour tout le monde !»