International

Trident Juncture : les troupes de l'OTAN débarquent au Sud de l'Union européenne

Les plus importantes manoeuvres militaires de l'Alliance Atlantique organisées depuis 13 ans, impliquant des dizaines de milliers de militaires, se poursuivront jusqu'au mois de novembre.

Un nouvel exercice de l'OTAN de grande envergure, intitulé Trident Juncture, a démarré le 3 octobre. Jusqu'au 6 novembre, 36 000 militaires, 200 aéronefs, de 50 à 60 navires fournis par 34 pays, dont 7 n'appartiennent pas à l'Alliance Atlantique, seront déployés en Italie, au Portugal et en Espagne.

Le général français Jean-Paul Paloméros, en charge des préparatifs des manœuvres, avait expliqué aux députés français que «la mutualisation des efforts alliés pour ré-entraîner leurs forces au combat de manœuvre, de haute intensité en ambiance interarmes, interarmées et interalliées, [était] un impératif après une décennie quasiment focalisée sur la seule contre-insurrection». Au menu pour les militaires : déploiement rapide, cyberattaques, défense antimissile, ou encore, guerre hybride.


L'une des manœuvres, qui doit se tenir dans la région de Saragosse en Espagne et impliquant 11 000 militaires, suscite l'hostilité d'une partie de la population locale qui dénonce le déroulement de ces exercices sur son territoire. Une manifestation similaire a eu lieu le 3 octobre à Giugliano (près de Naples), en Italie, devant la base de l'OTAN.

22 des 28 pays de l'UE sont membre de l'Alliance. L’article 42 du Traité de fonctionnement de l’Union européenne, qui dit que «la politique de l’Union respecte les obligations de certains Etats membres, lesquels considèrent que leur défense commune se réalise par l’intermédiaire de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord» est renforcé par le protocole 10 sur la coopération qui rappelle que l'OTAN «reste le fondement de la défense collective» de l’UE.

Alors que la tension est vive à l'Est de l'Europe, le général Paloméros a voulu se montrer rassurant en rappelant que ces exercices n'étaient pas liés aux dissensions avec la Russie. Décidés lors du sommet de l'OTAN en 2012 à Chicago, à un moment où l'Alliance Atlantique avait «toujours un bon partenariat avec la Russie», le général estime que l'Alliance ne fait qu'accomplir «son rôle en matière de défense collective de gestion de crise».

En revanche, les manœuvres décidées en 2014, en pleine crise ukrainienne, devraient avoir lieu dans trois ans en Norvège, en mer du Nord et en mer Baltique. Ces exercices correspondant à un engagement de «très grande intensité» prendront place aux portes de la Russie.

Lire aussi : Des témoins affirment qu’après la frappe de Kunduz, «des patients brûlaient dans leur lit»