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Les Etats-Unis attendent les résultats de l’enquête sur le bombardement de l’hôpital de MSF à Kunduz

Barack Obama a présenté ses «plus profondes condoléances» aux familles des 19 victimes du bombardement de l’hôpital afghan en attendant les résultats de l'enquête pour «porter un jugement définitif sur les circonstances» de la tragédie.

Le président américain a demandé de mener une «enquête complète» sur le bombardement de l'hôpital de l'organisation non gouvernementale (ONG) Médecins Sans Frontières (MSF) dans la ville afghane de Kunduz. Selon les Américains, les investigations porteront sur le rôle joué par un avion américain AC-130 équipé de plusieurs canons qui a mené des opérations d’appui au sol. Le chef de la mission de l’OTAN en Afghanistan et commandant des troupes américaines sur place, le général John Campbell, a déjà envoyé les responsables à Kunduz pour «mener des investigations».

D’après MSF, son centre de soins à Kunduz a été largement endommagé par le bombardement nocturne du 3 octobre. Les représentants de l’ONG précisent en outre que le pilonnage s’est poursuivi pendant une demie heure, après que les autorités afghanes et américaines ont été informées qu’elles prenaient pour cible un hôpital.

«12 employés de MSF et 7 patients, dont trois enfants, ont péri ; 37 personnes ont été blessées», ont-ils précisé avant de conclure que cette «attaque était une grave violation du droit international humanitaire».

Au moment du bombardement, au moins 105 patients et 80 membres du personnel se trouvaient dans l’hôpital. «Les patients qui n’étaient pas en état de fuir ont été carbonisés dans leurs lits», a précisé le chef de MSF pour le nord de l’Afghanistan, Heman Nagarathnam.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein a qualifié ce bombardement de «tout à fait tragique, inexcusable et même probablement criminel».

«Les planificateurs internationaux et afghans ont l'obligation de respecter et de protéger les civils en permanence. Les installations médicales et le personnel doivent faire l'objet d’une protection spéciale. Ces obligations sont applicables indépendamment des forces aériennes impliquées et quel que soit le lieu de l’accident», a-t-il expliqué.

Le bombardement a eu lieu après que les Talibans ont pris contrôle de la ville de Kunduz lundi 28 septembre, leur plus grande victoire depuis la chute de leur régime en 2001.