«Je suis candidat à l'élection présidentielle du 31 octobre» : le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara a annoncé ce 6 août dans un discours télévisé sur la chaîne publique RTI qu'il serait candidat à l'élection présidentielle d'octobre.
«J'ai décidé de répondre favorablement à l'appel de mes concitoyens me demandant d'être candidat», a-t-il déclaré en conclusion de son discours de près de 25 minutes, à la veille du 60e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Rappelant qu'il avait initialement décidé de passer la main à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, mais invoquant un «cas de force majeure» après le décès de celui-ci le 8 juillet, le président Ouattara a expliqué avoir «reconsidéré sa position», lors d'une allocution télévisée sur la chaîne publique RTI.
Le président ivoirien avait en effet affirmé le 5 mars qu’il ne briguerait pas de troisième mandat, exprimant sa volonté de «transférer le pouvoir à une jeune génération», lors d’un Congrès extraordinaire réunissant les parlementaires du Sénat et de l'Assemblée nationale.
Pour l'opposition, la candidature Ouattara «serait illégale»
Alassane Ouattara, élu en 2010 puis réélu en 2015, a estimé que la Constitution l'autorisait à exercer un troisième mandat. La Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels, mais selon l'interprétation du pouvoir, l'adoption d"une nouvelle loi fondamentale en 2016 a remis les compteurs à zéro. Selon l'opposition en revanche, il n'a pas le droit de se représenter. L'ancien président Henri Konan Bédié a ainsi déclaré récemment qu'une candidature d'Alassane Ouattara «serait illégale». Agé de 86 ans, il est lui-même le candidat désigné du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), principale formation d'opposition.
La situation politique est tendue en Côte d'Ivoire à trois mois de la présidentielle, dix ans après la crise post-électorale qui avait fait 3 000 morts.