Selon le ministre russe du Commerce Denis Mantourov, cité par l'agence de presse TASS, trois entreprises de recherche dans le domaine biomédical seront en mesure de produire dès septembre et de manière industrielle un vaccin candidat, développé par le Centre de recherches en épidémiologie et microbiologie Nikolaï Gamaleïa. Il a précisé que ces entreprises (Generium, R-Pharm et Bonnopharm) se trouvaient dans les régions de Vladimir, Iaroslavl et Moscou, et qu'elles étaient en train de terminer les derniers préparatifs avant le lancement de la production.
«Selon les premières estimations [...] nous pourrons fournir dès cette année plusieurs centaines de milliers de doses de vaccin par mois, puis par la suite jusqu'à plusieurs millions en début d'année prochaine», a-t-il précisé dans son interview.
Le ministre russe de la Santé Mikhaïl Mourachko avait fait savoir que le vaccin développé en Russie avait déclenché une réponse immunitaire au coronavirus chez les volontaires ayant participé aux essais cliniques, sans entraîner d’effets secondaires conséquents.
De son côté, le Fonds souverain russe, qui finance la mise au point du vaccin, espère que la production du nouveau vaccin contre le Covid-19 pourra atteindre le nombre de 10 millions par mois d'ici la fin de l'année, comme l'a déclaré son président Kirill Dmitriev, dans une intervention à la chaîne de télévision Rossia 24 ce 3 août. Il a ajouté que l'homologation officielle du vaccin devrait être réalisée dans les jours à venir.
Le 1er août, le ministre de la Santé avait assuré que cette vaccination contre le coronavirus serait gratuite pour tous les citoyens du pays. «Nous prévoyons que la vaccination soit couverte par le budget», avait-il précisé à l'agence de presse Interfax.
De son côté, Alexandre Sergueïev, président de l'Académie des sciences de Russie, avait mis en garde contre des déclarations de victoire trop hâtives, expliquant qu'il faudrait surveiller les anticorps induits par le vaccin durant plusieurs mois. «Lorsqu'on parle de la vaccination de masse de la population, de dizaines et de centaines de millions de doses de vaccin, évidemment, cela prend du temps», a-t-il expliqué, cité par l'agence Tass.
«Le développement de vaccins est une chose longue. Vous voyez, si vous voulez prouver que le vaccin que vous avez développé fonctionne vraiment pendant, disons, six mois, alors les tests cliniques d'un tel vaccin devront prendre beaucoup de temps», avertissait le scientifique, concluant toutefois : «Lorsqu'il est nécessaire de faire quelque chose rapidement pour protéger les groupes à risque [...] le travail peut être accéléré.»