Les migrants errent dans le centre d’Athènes depuis des mois – des dizaines des milliers de réfugiés passés en Grèce depuis la Turquie espèrent prendre le chemin de l’Autriche ou de l’Allemagne mais sont bloqués ici.
Le ministre grec de l’Immigration, Yiannis Mouzalas, a donc trouvé une solution qui parait évidente. Il a ouvert une de plusieurs stades pour lesquels la Grèce avait dépensé de grandes sommes d’argent à l’occasion des Jeux olympiques 2004 et qui, à l’exception d’un stade de foot, rouillaient depuis ce temps-là, annonce the Independent.
Ils sont les symboles éblouissants du luxe des années d’avant la crise et l’austérité séquentielle, les gouvernements suivants n’ayant pas réussi à leur trouver une utilité profitable. Mais ces derniers jours, un bus avec de 400 à 500 réfugiés est arrivé à l’Olympic Indoor Hall, à Athènes. Un stade qui était utilisé pour le tennis de table et la gymnastique en 2004. Des centaines d’autres migrants ont été transféré à l’ex-stade olympique de hockey.
Dans un grand nombre de pays d’Europe, notamment les pays Baltes, de nombreux militants d’extrême-droite s’opposent à accueillir les réfugiés qui ont fui leurs pays déchirés. Yiannis Mouzalas a donc demandé aux habitants d’être patients. «Nous essayons de réduire la pression sur le peuple, qui maintiendra la solidarité qu’il a montré jusqu’à aujourd’hui. Nous ne voulons pas que les habitants deviennent sensibles aux vues de l’extrême-droite, des racistes et des xénophobes», a-t-il déclaré.
Au regard de l’échelle de l’afflux, d’autres sites pourraient également être ouverts et dépoussiérés pour les nouveaux arrivants. Parmi eux : le village olympique, à 18 kilomètres d’Athènes, dont les maisons de ciment presque neuves sont conçues pour accueillir 10 000 personnes. C’est un autre symbole de la chute que les aspirations grecques ont subi après le crash économique. Après les jeux, des milliers de Grecs avaient participé à une loterie pour gagner à bas prix une de ces maisons.
Quelques-uns y vivent toujours, mais… Avec la crise, les espoirs se sont écrasés et la plupart des maisons sont vides. Les hommes d’affaires ont quitté les lieux. Les écoles et les jardins planifiés n’ont pas été achevés. C’est ici que les réfugiés pourront trouver un logement provisoire.
Une bienveillance non partagée
Mais tout le monde ne partage pas l’enthousiasme des Grecs ou des Allemands à loger ou accueillir des migrants. La Hongrie, par exemple, qui érige des clôtures barbelés à ses frontières et s’oppose aux quotas européens ou encore la Slovaquie, la République Tchèque ou la Roumanie.
Les habitants de la Pologne manifestent contre «l’islamisation de l'Europe», affirment que la Pologne manque d'argent pour accueillir les réfugiés, mais aussi que les Polonais ont peur du terrorisme et des différences religieuses.
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Même en Allemagne, plusieurs manifestations hostiles aux réfugiés ont eu lieu le week-end dernier. Certaines ont entraîné des heurts avec la police, comme à Niederau, près de Dresde, où le mouvement anti-réfugiés Pegida attire de plus en plus de partisans.
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La Grande-Bretagne, enfin, semble ne plus supporter les migrants. Selon le dernier sondage de l’institut YouGov, effectué pour le compte du quotidien The Times et auquel 11 000 citoyens britanniques et 5 000 membres des partis les plus populaires ont participé, plus de 40% des Britanniques interrogés voudraient que la Grande-Bretagne quitte l’UE. 38% des interrogés préféreraient rester dans l’UE, 16% ont déclaré être indécis et 6% n’ont pas donné de réponse. Selon les estimations des experts, c’est l’aggravation de la crise des migrants qui a influencé l’opinion des Britanniques. Entre juin 2014 et juin 2015, Londres n'a accueilli que 166 réfugiés syriens mais la plupart des nouveaux réfugiés font part de leur volonté de rejoindre le Royaume-Uni.