Le parti démocrate va-t-il être pris à son propre jeu ? Au lendemain du vote – sous l'impulsion de celui-ci – d'une mesure visant à retirer les statues confédérées du Capitole à Washington, l'élu républicain Louie Gohmert a appelé le Congrès à aller au bout de sa logique.
Dans un soucis de cohérence, il a ainsi proposé une résolution demandant à la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi de supprimer du Capitole «tout élément qui nomme, symbolise ou mentionne une organisation politique ou un parti qui a déjà occupé une position publique en faveur de l'esclavage ou de la Confédération». «Toute organisation ou parti politique qui a déjà occupé une position publique en faveur de l'esclavage ou de la Confédération doit soit changer de nom, soit se voir interdit de participer à la Chambre des représentants», poursuit son texte.
Or, comme le rappelle Louie Gohmert dans sa résolution, historiquement, le parti de l'esclavagisme, proche du Klu Klux Klan, est bel et bien le parti démocrate. «Puisque les gens exigent que nous nous débarrassions des entités, des symboles et de ce qui rappelle les aspects répugnants de notre passé, le moment est venu pour les démocrates de reconnaître le passé détestable et sectaire de leur parti, et d'envisager d'en changer le nom en quelque chose qui n'est pas si ouvertement et de façon offensante lié à l'esclavage, à Jim Crow, à la discrimination et au Ku Klux Klan», explique ainsi Louie Gohmert dans un communiqué.
Sur fond de lutte antiraciste, les Etats-Unis traversent depuis plusieurs semaines une véritable crise identitaire. Dans les foulée des activistes du mouvement Black Lives Matters, qui ont déboulonné de nombreuses statues de personnages historiques jugés «racistes», les démocrates, soutenus par certains républicains, ont donc décidé de retirer les statues confédérées du Capitole, à Washington.