«Aujourd'hui, une équipe de tournage de Pervi Kanal a été attaquée par la police aux Etats-Unis. Les policiers ont fait usage de la force physique, l’équipement professionnel a été endommagé», a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, ce 22 juillet. Et d'ajouter : «Nous considérons que de telles actions agressives et intentionnelles de la part des forces de l’ordre américaines visant les représentants des médias sont inacceptables.»
Partant, la porte-parole de la diplomatie russe a appelé «les autorités compétentes» aux Etats-Unis à assurer une «attitude appropriée envers la presse, conformément aux obligations internationales dans le domaine des droits de l'Homme et de la liberté des médias que la partie américaine s’est engagée volontairement à respecter». Maria Zakharova, enfin, a martelé que ce n'était pas la première fois que la police américaine faisait un «usage disproportionné de la force» envers des journalistes russes.
Nous veillerons à ce que les autorités américaines prennent des mesures exhaustives pour assurer la sécurité personnelle des journalistes russes
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a commenté la même affaire, estimant que «cette attaque contre les journalistes russes effectuée par la police américaine» était «scandaleuse».« Nous veillerons à ce que les autorités américaines prennent des mesures exhaustives pour assurer la sécurité personnelle des journalistes russes et créer des conditions appropriées pour le libre travail des médias en général», a-t-il ajouté.
Ce 22 juillet, le service presse de la chaîne russe Pervi Kanal a fait savoir qu'une de ses équipes avait été blessée à Portland (Oregon), aux Etats-Unis. Selon un porte-parole de la chaîne, des gens vêtus de tenues de camouflage ont bousculé une journaliste (Yulia Olkhovskaya) et frappé à coup de matraque un cameraman (Vyacheslav Arkhipov), brisant sa caméra. «Les journalistes ont subi des blessures et des égratignures», indique le porte-parole, cité par l'agence Tass.
RIA Novosti a rapporté que les journalistes couvraient l'assaut par des manifestants du palais de justice local, qui abritait lui-même des agents de police fédéraux. Les deux journalistes violentés portaient des badges estampillés «Presse» sur eux, d'après l'agence.
Situation tendue à Portland
Comme dans de nombreuses autres villes des Etats-Unis, Portland est secouée par le mouvement de protestation contre le racisme et les violences policières qui a été déclenché par la mort fin mai à Minneapolis de George Floyd, un Afro-Américain décédé lors de son interpellation par un policier blanc, Derek Chauvin. Des agents fédéraux ont été déployés la semaine dernière dans cette ville de l'Oregon, pour mettre un terme à ces mobilisations, émaillées de violences. Selon l'AFP, ces policiers ont eu recours à du gaz lacrymogène, des balles en caoutchouc ou des grenades assourdissantes pour disperser les foules.
D'après la même source, des milliers de manifestants continuent néanmoins à se rassembler chaque soir à Portland et les échauffourées éclatent systématiquement avec les agents fédéraux.