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Russie : l'historien Iouri Dmitriev condamné à trois ans et demi de prison pour violences sexuelles

L'historien russe Iouri Dmitriev, connu pour ses recherches sur les disparus sous les purges staliniennes, a été condamné mercredi 22 juillet à trois ans et demi de prison pour «violences à caractère sexuel».

L'avocat de l'historien russe Iouri Dmitriev, Viktor Anoufriev, a indiqué ce 22 juillet aux journalistes que le tribunal de Petrozavodsk (nord-ouest) avait reconnu son client coupable de «violences à caractère sexuel» sur sa fille adoptive et l'avait condamné à «trois ans et demi de colonie pénitentiaire».

Après avoir déjà passé plusieurs années en détention préventive, «il lui reste donc 3,5 mois de prison» à effectuer, a poursuivi l'avocat en évoquant une possible libération en novembre. Le Parquet avait requis 15 ans de prison contre l'historien.

«Iouri [Dmitriev] a réagi très positivement à ce verdict. C'est une personne très résistante, il sait qu'il n'est pas coupable», a affirmé Viktor Anoufriev.

Membre de l'ONG Mémorial, spécialisée dans la documentation des répressions de l'époque soviétique, Iouri Dmitriev rejette ces accusations qui, selon selon ses partisans, viseraient son travail sur des sujets sensibles sur la période soviétique.

Iouri Dmitriev avait été arrêté une première fois en 2016, accusé d'avoir réalisé des images «pornographiques» de sa fille adoptive, puis il avait été acquitté en avril 2018. La Cour suprême de Carélie avait cassé cette décision deux mois plus tard et ordonné un deuxième procès, cette fois pour «violences à caractère sexuel sur un mineur».

Iouri Dmitriev a notamment a passé près de 30 ans à dresser la liste de 40 000 noms de personnes qui, selon ses travaux, ont été déportées ou exécutées sous Staline en Carélie, une région russe frontalière de la Finlande.