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Prenant la pose armé, le dirigeant tchétchène Kadyrov répond aux sanctions imposées par Washington

Washington a annoncé de nouvelles sanctions contre le dirigeant tchétchène, accusé de «violations grossières» des droits humains, ainsi que les membres de sa famille. Ramzan Kadyrov a répondu à sa manière, sur les réseaux sociaux.

Le 20 juillet, les Etats-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre l'homme fort de la Tchétchénie, république constitutive de la fédération de Russie, Ramzan Kadyrov. Accusé par Washington de «violations grossières» des droits de l'Homme, ce dernier se voit désormais interdit d'entrer sur le territoire américain. Des restrictions ont également été imposées à sa famille. 

Dans un communiqué cité par l'AFP, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a fait savoir que Washington disposait d'un «grand nombre d'informations crédibles selon lesquelles Ramzan Kadyrov est responsable de grossières violations des droits humains depuis plus de dix ans, y compris d'actes de torture et d'exécutions extrajudiciaires».

La déclaration mentionne en outre «des rapports horribles d'abus contre des personnes LGBTI» dans cette république du sud de la Russie, que les autorités tchétchènes ont démenti à plusieurs reprises. 

«Nous sommes préoccupés par le fait que Kadyrov utilise l'excuse de la pandémie de coronavirus pour infliger de nouvelles violations des droits de l'Homme au peuple de la République tchétchène», peut-on encore lire dans le texte.

Kadyrov pose avec des armes... puis invite Pompeo 

La réponse de Ramzan Kadyrov ne s'est pas fait attendre. Sur la messagerie Telegram, il a posté une photo de lui avec deux armes dans les mains dans une pièce remplie de fusils d'assaut avec, assorti d'emojis hilares, le commentaire suivant : «Pompeo, nous acceptons le combat ! A partir de maintenant, les choses vont devenir plus intéressantes !»

Sur les réseaux sociaux, il a ensuite dénoncé le fait que les sanctions américains ciblent également sa famille. «OK, disons que j'ai violé cent fois les droits humains. Mais comment expliquez-vous les sanctions contre ma femme et ma fille ? Quels crimes ont-elles commis et quels droits ont-elles violé ?», a-t-il interrogé, accusant les responsables américains d'être des «menteurs». Dans une vidéo publiée plus tard, toujours sur Telegram, Ramzan Kadyrov s'est adressé à Mike Pompeo en l'invitant à venir en Tchétchénie afin de déterminer celui qui enfreint réellement les droits de l'Homme.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a également réagi à la décision des Etats-Unis, estimant qu'il serait «difficile de prendre des mesures de réciprocité» mais que Moscou allait «réfléchir» à une réponse. 

Ce n'est pas la première fois que le dirigeant tchétchène est sanctionné par Washington. Les autorités américaines avaient déjà imposé à Ramzan Kadyrov des sanctions financières en 2017, l'accusant déjà de violations des droits de l'Homme et notamment des homosexuels.