Le ministère russe de la Défense, en partenariat avec le Centre de recherches en épidémiologie et microbiologie Nikolaï Gamaleïa, ont conclu avec succès les essais cliniques sur l'homme d'un vaccin contre le coronavirus. Les résultats préliminaires indiquent que le vaccin proposé par l’armée a déclenché une réponse immunitaire au Covid-19 chez les jeunes hommes et femmes qui ont participé à l’essai, sans entraîner d’effets secondaires considérables.
«Pour confirmer l'effet positif obtenu, l'innocuité et la tolérance du vaccin, tous les volontaires vont subir à nouveau un contrôle 42 jours après l’injection du premier vaccin», a ajouté le ministère.
Le premier stade des essais cliniques en Russie «est terminé, et le deuxième doit prendre fin vers le 3 août», a déclaré Kirill Dmitriev, président du Fonds souverain russe, qui finance la mise au point du vaccin, cité par l'AFP. Selon lui, le troisième stade des essais devrait ensuite avoir lieu à la fois sur le territoire russe et dans plusieurs autres pays, notamment aux Emirats arabes unis, en Turquie et en Afrique, et se solder par une certification en Russie «dès août». «Juste après cela, nous envisageons de lancer la production de masse», a précisé Kirill Dmitriev.
Une fois certifié, le vaccin sera produit à la fois en Russie et dans d'autres pays partenaires, la production totale devant atteindre «200 millions de doses vers la fin de l'année», dont 30 millions de doses produites en Russie, a assuré Kirill Dmitriev, soulignant qu'entre 40 et 50 millions de Russes auraient besoin d'être vaccinés.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a également commenté la future vaccination de la population ce 20 juillet lors de sa conférence de presse traditionnelle. Il a expliqué que le vaccin, après sa certification, serait disponible en priorité pour ceux qui en ont le plus besoin, c'est-à-dire pour les personnes à risque. Peskov a également répondu par la négative à la question d'un journaliste qui demandait si le président Vladimir Poutine avait déjà été vacciné.
La Russie accusée de vol de données
La semaine dernière, le organisme gouvernemental britannique chargé de la cyber-sécurité a déclaré qu'un groupe de hackers en lien avec la Russie avaient tenté de voler aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Canada des données sur le développement d'un vaccin contre le nouveau coronavirus, affirmant qu'il est «presque certain» qu'ils opèrent pour le renseignement russe.
Le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab a souligné que les autorités britanniques avaient l'intention de «traduire la Russie en justice» et de montrer au monde entier «le comportement inconvenant de Moscou».
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a démenti les accusations de Londres et déploré l'absence de preuves fournies, ajoutant que les autorités russes n'avaient aucun lien avec de quelconques attaques de hackers contre des instituts de recherche ou des compagnies pharmaceutiques britanniques. «Nous pouvons dire une chose, la Russie n'a rien à voir avec ces tentatives. Moscou n'accepte pas de telles accusations», a souligné le porte-parole.
Plus tôt, dans une interview à BBC, l'ambassadeur de Russie à Londres Andreï Keline avait qualifié de «non-sens» les accusations de tentatives de vol d'informations sur le vaccin. Il a rappelé que la société qui développe le médicament en Grande-Bretagne a déjà signé un contrat avec des collègues russes, a rapporté le site d'information russe Gazeta.ru. Si le vaccin s’avère efficace, il sera produit en Russie. Il faisait ainsi référence à l'accord conclu, en juillet, entre la société pharmaceutique britannique AstraZeneca et la compagnie russe R-Pharm sur la future production de masse d'un vaccin contre le Covid-19.
Selon Kirill Dmitriev, cité par l'agence TASS, ce fabricant de médicaments a déjà transféré tous ses développements à R-Pharm. En cas de succès des scientifiques britanniques, le vaccin sera produit à la fois pour le marché russe et pour l'exportation. Des négociations sur des livraisons potentielles sont en cours avec 30 pays du Moyen-Orient, de la CEI et des Balkans.